Les parents voient rose concernant la santé de leur enfant
BRUXELLES — Les parents ont un optimisme exagéré face aux risques que court leur enfant à prendre un surplus de poids ou à commencer à fumer très jeune, et ce, même s’il est exposé à un ou plusieurs facteurs de risque, conclut une étude réalisée par un chercheur au CHU Sainte-Justine et ses collègues.
Le docteur Olivier Drouin et l’équipe de recherche internationale dont il fait partie ont constaté que 80% des parents pensent que leur enfant court un risque moins élevé que la moyenne en matière de tabagisme ou de prise de poids excessive.
Si les parents ne croient pas que leur enfant est à risque, et donc, que les conseils ne s’appliquent pas à leur situation, a dit le docteur Drouin par voie de communiqué, ils auront peu d’intérêt à changer. Ceci expliquerait en partie pourquoi les conseils médicaux sur les saines habitudes de vie ne portent généralement pas fruit.
Les statistiques indiquent qu’il faut rester vigilant en tant que parent. Encore à ce jour, 16% de la population canadienne fume le tabac et 90% des fumeurs débutent avant l’âge de 18 ans.
Parallèlement, 35% des enfants québécois présentent un surpoids, et la prévalence d’obésité chez les jeunes Canadiens a augmenté de 3 à 9% en vingt ans. Le tabagisme et le surpoids sont d’ailleurs parmi les plus grandes causes de mortalité, de morbidité et de coûts de santé au Canada.
L’équipe de recherche a effectué un sondage auprès de 648 parents lors d’un rendez-vous de routine chez le pédiatre. Ces derniers ont été interrogés sur les niveaux d’exposition au tabagisme, de consommation de boissons sucrées, d’activité physique et de temps d’écran de leur enfant. Ensuite, ils devaient évaluer le risque de voir leur enfant devenir fumeur avant l’âge de 18 ans ou de gagner un excès de poids d’ici la prochaine année.
L’équipe de recherche poursuit ses études afin d’examiner si l’optimisme parental est aussi présent pour d’autres conditions. Ils veulent également tester si «corriger» cet optimisme exagéré peut amener à un counseling plus efficace par rapport aux saines habitudes de vie.
Les résultats de cette étude sont présentés dans le journal Academic Pediatrics.