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Le procès d'Adèle Sorella pour meurtre a débuté

HO / La Presse Canadienne Photo: Collaboration spéciale
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

LAVAL, Qc — Adèle Sorella est la seule qui ait eu l’occasion d’enlever la vie de ses deux petites filles ce jour-là de mars 2009, a déclaré l’un des procureurs de la Couronne, lundi, à l’ouverture du procès criminel de la femme de 52 ans.

Elle est accusée de deux meurtres au premier degré.

Le procureur de la Couronne, Nektarios Tzortzinas, a exposé sa théorie de la cause au jury lundi après-midi, au palais de justice de Laval, en lui présentant ce qu’il entend prouver et les témoins que la Couronne fera entendre.

Amanda, âgée de neuf ans, et Sabrina, âgée de huit ans, ont été retrouvées sans vie par leur oncle dans la salle de jeu de leur maison de Laval, le 31 mars 2009, en après-midi. Une chambre hyperbare se trouvait dans la maison, pour traiter l’arthrite juvénile de Sabrina, et une preuve sera présentée au procès à ce sujet, a indiqué le procureur.

À cette époque, Mme Sorella vivait des moments difficiles, a déclaré Me Tzortzinas. Son mari, Giuseppe De Vito, était au large, depuis l’opération Colisée qui avait décimé la mafia italienne de Montréal en 2006. Mme Sorella a tenté de s’enlever la vie à plus d’une reprise, et sa mère est venue vivre chez elle pour l’aider. Il s’agit là de faits que la Couronne entend prouver au cours du procès, mais rien n’a encore été présenté au jury.

Le jour où les petites filles ont été retrouvées mortes, la mère de Mme Sorella avait un rendez-vous et a quitté la maison vers 9 h du matin. L’accusée n’est pas allée chercher sa mère par la suite, tel que prévu. La grand-mère n’a pas revu ses petites-filles vivantes. Les deux enfants ne se sont pas rendues à l’école ce jour-là, mais elles ont été retrouvées vêtues de leur uniforme scolaire, entend démontrer le procureur de la Couronne.

«Bien que la cause exacte de leurs décès demeure indéterminée, la mort simultanée et inattendue des deux soeurs qui étaient en bonne santé écarte de toute évidence une mort de cause naturelle», a-t-il exposé.

«Notre théorie est que l’accusée Adèle Sorella a eu l’opportunité exclusive de commettre le meurtre de ses filles Amanda et Sabrina De Vito.»

Il a rappelé que Mme Sorella avait été arrêtée au milieu de la nuit, à la suite d’un accident de la route et alors qu’elle était recherchée par la police.

La Couronne fera entendre de nombreux témoins, dont des policiers et des experts.

Un premier témoin a été entendu, soit un homme qui travaillait comme aide technique au département d’identité judiciaire de la police de Laval. Il a décrit les lieux où les enfants ont été retrouvées.

La défense aura l’occasion plus tard de présenter au jury sa propre théorie de la cause.

Instructions de la juge au jury

Plus tôt lundi matin, les 12 jurés — six hommes et six femmes — ont reçu des instructions détaillées de la juge Sophie Bourque de la Cour supérieure.

«À l’ère du 2.0, on se fait des opinions sur tout rapidement», a-t-elle dit aux membres du jury. Mais dans ce cas-ci, «il faut attendre d’avoir entendu toute la preuve avant de tirer des conclusions».

«Vous devez garder l’esprit ouvert et écouter la preuve sans préjugés et sans sympathie», a-t-elle ajouté. La magistrate a enjoint les jurés à toujours retourner à la présomption d’innocence dont bénéficie l’accusée.

Elle a aussi rappelé que Mme Sorella, comme tous les accusés, n’est pas tenue de témoigner à son procès.

La femme était en liberté dans l’attente de son procès. Présente lundi matin, vêtue de vêtements sombres, elle avait les traits tirés.

Lorsque les chefs d’accusation ont été lus dans la salle de cour, elle a plaidé non coupable d’une petite voix.

«Vous êtes maintenant saisis du sort de Mme Sorella», a dit la juge Bourque aux jurés.

L’accusée est représentée par Guy Poupart et Pierre Poupart, les avocats qui ont défendu l’ex-cardiologue Guy Turcotte, aussi accusé d’avoir tué ses deux enfants.

Lundi matin, les avocats ont obtenu que Mme Sorella puisse rester assise aux côtés de procureurs de l’équipe durant le procès, et non dans le box des accusés.

Le procès de la femme devrait durer trois mois. Il y aura une pause pour le temps des fêtes et il se poursuivra par la suite.

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