Le chef de l’Assemblée des Premières Nations dénonce la stérilisation forcée
OTTAWA — Le chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Perry Bellegarde, estime que la stérilisation forcée de femmes autochtones constitue une «violation flagrante des droits de la personne» — une pratique qui doit cesser immédiatement.
Selon M. Bellegarde, on doit mesurer l’ampleur de cette pratique répréhensible partout au Canada. Le leader autochtone a également rappelé que les chefs des Premières Nations avaient adopté l’été dernier, lors de l’assemblée générale annuelle de l’APN, une résolution qui demandait une sensibilisation accrue au problème et un soutien aux victimes qui exigent réparation.
M. Bellegarde a fait ces commentaires alors que le cabinet d’avocats autochtone Maurice Law et Amnistie internationale Canada tentent de soulever la question devant le Comité contre la torture des Nations unies, qui tient audience ce mois-ci à Genève.
Le comité, composé de 10 experts indépendants, examine notamment cette semaine le septième rapport périodique du Canada, un des pays signataires de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, en vigueur depuis 1987.
Dans son mémoire au comité, le cabinet d’avocats affirme vouloir faire progresser les réformes juridiques relatives à la «stérilisation forcée, à l’ère moderne, de femmes autochtones dans les hôpitaux canadiens financés et administrés par l’État».
Le cabinet pilote un projet d’action collective qui serait intentée contre toutes les régies régionales de la santé de la Saskatchewan, mais aussi contre le gouvernement fédéral, celui de la Saskatchewan ainsi que certains professionnels de la santé.
Amnistie internationale Canada a par ailleurs demandé au gouvernement fédéral, mardi, de nommer un représentant spécial chargé d’entendre les femmes autochtones poussées vers la stérilisation par le personnel médical.