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Manitoba: des élections anticipées envisagées

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson
Steve Lambert, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WINNIPEG — Face à deux partis d’opposition en pleine reconstruction et à un financement lucratif, le premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, n’écarte pas la possibilité de convoquer des élections bien avant la date prévue du 6 octobre 2020.

Dans une entrevue de fin d’année avec La Presse Canadienne, M. Pallister ne s’est pas engagé à respecter la date.

«Pourquoi devrais-je donner cet avantage à mon adversaire? Je dirai simplement que 2020 est ce qui est prévu, a-t-il déclaré. Je suis dans la politique depuis trop longtemps. Je ne renonce pas aux petits avantages que je pourrais avoir. Je ne les laisse pas aller.»

M. Pallister a laissé entendre que les élections pourraient se tenir plus tôt, dépendamment si la date des élections fédérales change. M. Trudeau a récemment déclaré qu’il tenait fermement à ce que le scrutin ait lieu comme prévu le 21 octobre 2019.

«J’ai déjà vu des gouvernements libéraux fédéraux y aller plus tôt… alors attendons», a-t-il souligné.

Les progressistes-conservateurs de Brian Pallister sont, à bien des égards, bien placés pour entamer une campagne électorale. Ils ont été élus en 2016 avec la plus grande majorité depuis un siècle au Manitoba et ont récolté bien plus d’argent que le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti libéral, qui ont pris plus d’un an pour rembourser leurs dettes électorales.

Et le parti fait face à une opposition bien plus divisée, qui pourrait se séparer le vote de centre-gauche à la prochaine élection. Les libéraux ont gagné une élection partielle l’été dernier à Saint-Boniface — une circonscription détenue auparavant par l’ancien premier ministre néo-démocrate — et pour la première fois depuis plus de 20 ans, ils ont assez de sièges à la législature pour être reconnus officiellement comme parti.

Les progressistes-conservateurs devraient également bénéficier des modifications apportées l’année dernière aux lois sur le financement des élections. Les plafonds des contributions politiques ont été relevés et les limites imposées à la publicité politique partisane ont été assouplies.

Selon les règles précédentes, les partis étaient limités à ce qu’ils pouvaient dépenser en publicité tout au long d’une année électorale. Maintenant, il n’y a que des limites sur la période de 90 jours précédant une date d’élection fixe.

Si M. Pallister décidait de convoquer les électeurs aux urnes en 2019, il n’y aurait que des limites de publicité pendant la période de campagne électorale — pouvant aller de 28 à 34 jours — car ce n’est pas l’année d’une date d’élection fixe, selon Élections Manitoba.

Les néo-démocrates sont optimistes

Le chef du NPD, Wab Kinew, assure que son parti gagne du terrain. La collecte de fonds augmente, selon lui, et le parti a récemment pu dynamiser ses projets publicitaires. La foule recueillie lors de la levée de fonds annuelle du parti en novembre était la plus importante depuis les dernières élections.

M. Kinew reconnaît qu’il reste beaucoup à faire pour se préparer pour le prochain vote, mais il a le sentiment que les gens sont de plus en plus réceptifs à l’opposition du NPD aux compressions du gouvernement dans les services de première ligne, tels que les soins de santé.

«C’est mon objectif principal: de m’opposer à M. Pallister et de proposer une solution de rechange solide», a-t-il soutenu.

Brian Pallister ne s’est pas avancé sur l’échéance électorale, mais il s’est engagé fermement à réduire la taxe de vente provinciale d’un point de pourcentage avant les élections — il avait fait campagne sur cette promesse en 2016. Cette mesure nécessitera un vote à la législature, ce qui obligerait les partis de l’opposition à la soutenir ou à s’y opposer.

«Absolument», a déclaré fermement M. Pallister lorsqu’on lui a demandé s’il respecterait sa promesse.

«Ça, je peux vous dire avec certitude que ça arrivera», a-t-il conclu.

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