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Des maîtres apprennent à réanimer leur animal

Dave Chidley / La Presse Canadienne Photo: Dave Chidley/La Presse canadienne

CALGARY — Dollar et Ghost regardent avec grand intérêt leurs maîtres bouger au rythme de «Stayin’ Alive», le succès des Bee Gees.

Dollar, ou Dolly, comme la surnomme sa propriétaire, s’approche même tout près pour câliner sa maman humaine Sharon Mandy. La retriever de la Nouvelle-Écosse lui offre un petit coup de langue pendant que Mme Manly apprend la réanimation bouche-à-museau et la réanimation cardio-respiratoire (RCR) sur un mannequin canin.

«Un, deux. Tu viens m’aider, n’est-ce pas?» rigole la maîtresse de Dolly. La dame, une toiletteuse de chiens, a sauvé Dolly au Mexique il y a huit ans. Récemment, Sharon Manly comptait parmi les sept étudiants inscrits au cours de secourisme pour animaux de compagnie Walks ‘N’ Wags, offert par Sarah Macknak, propriétaire de l’entreprise Paw Responder à Calgary.

Et pourquoi la chanson «Stayin’ Alive»?

Le célèbre succès disco a été proposé par des étudiants qui se demandaient à quelle vitesse faire les manoeuvres de réanimation cardiorespiratoire (RCR).

«Vous donnez deux respirations par le museau après 30 compressions, OK? Donc, deux pour 30… et réévaluez la situation toutes les deux minutes», explique Sarah Macknak.

«Ah, ha, ha, ha, stayin’ alive, stayin’ alive…» Les étudiants comptent à voix haute à chaque battement.

«L’autre point important est de vérifier le pouls toutes les deux minutes», indique Mme Macknak.

Les cours de secourisme pour animaux de compagnie existent depuis 15 ans et sont assez populaires à la Calgary Humane Society, où l’atelier avait lieu.

«Nos premiers soins pour animaux de compagnie sont principalement destinés aux chiens, mais vous pouvez également les appliquer aux chats, aux lapins et à d’autres espèces», explique Cheryl Grant, coordonnatrice de la sensibilisation comportementale au sein de l’organisme.

«De toute évidence, nos animaux ne peuvent pas communiquer directement avec nous. Ils ne parlent pas, alors on doit vraiment comprendre ce qu’ils communiquent.»

Le cours intensif d’une journée comprend ce qu’il faut faire si l’animal cesse de respirer, si son cœur arrête de battre ou encore si Fido ou Miss Kitty se met à saigner abondamment ou se fait empaler par une branche.

«Tout d’abord, il faut toujours s’assurer de sa propre sécurité. Si vous êtes blessé à votre tour, vous ne serez d’aucune aide pour l’animal. Retenez l’animal en l’enveloppant dans des couvertures», explique Sarah Macknak.

Il est important de vérifier que rien n’empêche l’animal de respirer. Si c’est le cas, il faut essayer d’ouvrir sa gueule pour retirer avec ses doigts ce qui obstrue les voies respiratoires.

Si le bouche-à-museau ne fonctionne pas, il existe un autre moyen de dégager ce qui bloque.

«Pour les petits animaux, vous pouvez les soulever la tête en bas, en tenant les cuisses juste au-dessus du genou. Faites-les basculer de l’avant vers l’arrière pour aider à déloger l’objet. (…) On peut exercer une pression abdominale sur les plus gros animaux pour faire sortir ce qui est coincé», décrit la formatrice.

Elle utilise des animaux empaillés pour démontrer le meilleur moyen de panser une blessure à la queue ou d’installer une attelle.

Mais il y a des défis.

«Qu’est-ce qu’on fait avec la queue? Elle bouge. Elle tremble. Ce n’est pas évident d’arrêter le saignement d’une queue qui remue, alors on va l’immobiliser avec la jambe», explique Mme Macknak.

Malgré les difficultés de travailler avec un sujet en mouvement, Sharon Manly est bien heureuse d’avoir amené Dolly avec elle à l’atelier.

«Je travaille avec des animaux tous les jours, il est donc important d’avoir un sujet vivant. Il faut vraiment s’entraîner avec un animal qui bouge», estime-t-elle.

Valli Fraser-Celin, qui s’entraîne avec l’aide de son chien Ghost, affirme qu’elle marche souvent en forêt avec son animal et elle souhaite être préparée en cas de problème.

«Tout le monde devrait avoir des connaissances de base sur la façon d’aider son animal de compagnie en cas d’urgence. Je pense que c’est un très bon cours à suivre», dit-elle.

«C’est important, si quelque chose arrive, de pouvoir potentiellement les aider quand ils en ont besoin.»

Les premiers essais de pansements sur Ghost, un chien léopard Catahoula, ne sont pas parfaits, mais Mme Fraser-Celin promet de continuer à s’améliorer chez elle.

«Je vais le bander tout au complet en même temps, la tête, les pieds. Je vais en faire une grande attelle», blague-t-elle.

«Il est plutôt relaxe, alors je pense qu’il est bien à l’aise que je m’entraîne sur lui.»

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