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L’abîme de l’aidance

Sylvain Ménard

Le verdict est tombé samedi matin, tout juste avant midi: coupable d’homicide involontaire. Presque deux ans jour pour jour après avoir étouffé à mort sa compagne Jocelyne Lizotte, Michel Cadotte devra maintenant attendre pour connaître la sentence qui lui sera imposée par la juge Di Salvo. Une deuxième sentence, devrions-nous ajouter; la première peine, qu’il purge déjà, est d’avoir perdu sa conjointe pour toujours. Une sentence à vie et sans possibilité d’appel.

Les circonstances, vous les connaissez. La déchéance de la victime, la dépression de plus en plus profonde de l’accusé, le désespoir et, finalement, l’irréparable…

En s’abandonnant au triste sort réservé à Jocelyne Lizotte, Michel Cadotte aura été confronté à l’incapacité de remplir adéquatement l’impossible mandat qu’il s’était imposé.

Plus il se donnait sans compter, plus il courait à sa perte. Au terme d’un terrible combat perdu d’avance, dans un moment de crise, il s’est organisé pour fermer le trou noir qui les aspirait tous deux vers le fond sans fin.

Michel Cadotte était ce qu’on appelle un aidant naturel. Désirant relever le défi que la vie envoyait à son couple, il a même suivi des cours de préposé aux bénéficiaires pour prendre soin de sa femme. Au CHSLD, sa présence était devenue habituelle. Comme si c’était normal. On peut deviner que son coup de main tombait rudement bien. Vous savez ce que c’est: vu le contexte qui prévaut dans nos centres de soins de longue durée, nulle aide ne sera refusée. Surtout quand elle est «naturelle» et, devons-nous le souligner, sans le moindre frais pour l’État.

Aujourd’hui, en attendant que Michel Cadotte reçoive sa sentence, il faudrait peut-être se questionner sur le caractère «surnaturel» de l’engagement qu’on attend de nos aidants naturels.

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Je vous ai déjà raconté à quel point je ne croyais pas à la pertinence des espaces réservés aux commentaires du public sur les pages web de nos différents réseaux d’information. La raison est simple: ces forums de réactions sont pris en otages par des imbéciles qui écrivent n’importe quoi et qui profitent de ces espaces pour troller en faisant fi de la dignité et du respect. Et surtout, tout ça n’a rien à voir avec le pouls de l’opinion publique.

On l’a constaté une fois de plus la semaine dernière sur le site de TVA Nouvelles, quand on a annoncé la tenue des funérailles de sept enfants syriens morts dans l’incendie de leur demeure à Halifax. Les commentaires haineux, racistes et épais, vous les avez tous vus. Le pire dans tout ça, c’est qu’il a fallu que l’indignation généralisée devienne virale sur Facebook pour que le diffuseur efface un pareil flot d’écœuranteries. C’est bien beau la chasse aux clics, sauf que là… Je sais bien que les médias ont besoin de faire du bruit pour susciter un minimum d’intérêt chez les annonceurs potentiels, mais doit-on vraiment s’abaisser à laisser libre cours à des free-for-all pareils?

Dans un autre ordre d’idées, ne serait-il pas grandement temps d’instaurer des mesures pour repérer les auteurs de ces propos hautement dérangeants? Je me dis que si on a été capable d’envoyer des humains sur la Lune il y a 50 ans, on devrait probablement avoir les moyens de retracer des lanceurs de bave qui se cachent impunément derrière leurs claviers.

J’sais pas, mais il me semble que ça nous ferait le plus grand bien.

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Chapeau bas une fois de plus aux animateurs et aux commentateurs des chaînes sportives pour les émissions spéciales marquant la limite des échanges dans la LNH. Tenir l’antenne pendant huit heures en attendant les premières transactions dignes de mention, ça tient du miracle.

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