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Assurance médicaments: le Québec, un modèle à suivre selon un rapport

Un comptoir de médicaments dans une pharmacie
Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

Le régime général d’assurance médicaments (RGAM), mis en place au Québec il y a plus de 20 ans, «crée une situation enviable» au Canada. L’observation provint d’un rapport sur les dépenses pour les médicaments publié jeudi par l’Institut Fraser.

Le système établi en 1997 oblige l’ensemble des Québécois à se doter d’une assurance publique ou privée. Il est unique en son genre au pays, soutient l’économiste de la santé Yanick Labrie dans son rapport «Lessons from the Quebec Universal Prescription Drug Insurance Program» («Leçons du programme universel d’assurance médicaments du Québec»).

Des avantages clairs ressortent du régime mixte québécois par rapport à un régime «entièrement public», avance le chercheur.

«Il y a des enjeux sur le plan de la couverture dans le reste du Canada qu’on ne retrouve pas au Québec, soutient M. Labrie. La liste des médicaments est plus étendue [ici] que dans d’autres provinces. On offre plus de choix aux médecins et aux patients. Et on accepte de couvrir ces médicaments-là plus rapidement.»

Le rapport tombe un peu plus d’un mois après le dépôt d’un document recommandant la création d’un programme fédéral entièrement public. Une autre étude, publiée en novembre, montre une augmentation des dépenses pour les médicaments au Canada.

Des chiffres avantageux
En 2016, dans la Belle province, un total de 3,7% des patients éligibles au régime général d’assurance médicaments (RGAM) n’y ont pas adhéré en raison des coûts, soulève le document. C’est le plus bas total au Canada.

En comparaison, 8,11% des britanno-colombiens éligibles tournent le dos au programme de cette province pour des raisons financières. C’est le plus haut total au Canada.

«Sur le plan de la protection des coûts onéreux sur les médicaments, le Québec est de loin la province qui fait le mieux», analyse M. Labrie.

Un Québécois moyen dépense plus d’argent par médicament que la majorité des citoyens Canadiens. Par contre, il récupère cette perte en déboursant moins dans le reste de ses services de santé généraux, selon l’Institut Fraser.

Toujours en 2016, chaque habitant de la province a payé 1140$ en dépenses médicamenteuses. C’est le deuxième plus haut total dans la fédération, derrière le Nouveau-Brunswick. Il a toutefois pu s’arrêter à 6159$ pour prendre en charge l’ensemble de ses soins de santé, faisant du Québec la province où les soins sont les plus abordables.

«Il faut regarder ça comme un tout, confie M. Labrie. Il y a beaucoup de dépenses qui sont, au fond, des substituts. C’est à dire qu’on va prendre un médicament qui va remplacer un autre traitement dans le milieu hospitalier qui est probablement plus onéreux.»

«C’est d’autant plus intéressant qu’il y a un vieillissement accéléré au sein de la population québécoise.» – Yanick Labrie, économiste de la santé pour l’Institut Fraser

Un système critiqué
Yanick Labrie se dit «surpris» que les provinces canadiennes n’emboîtent pas le pas du Québec en adoptant un système mixte. Il s’explique toutefois ces décisions par un manque d’intérêt pour le modèle Québécois.

«Quand on s’y est intéressé, c’était pour critiquer le modèle. Il y a un gros mouvement dans le reste du Canada de chercheurs qui visent à promouvoir un système entièrement public», avance-t-il.

«On a tendance à écarter les bienfaits du régime québécois. Je pense que c’est une erreur», poursuit-il.

Quelques autres statistiques:

  • La période entre l’approbation d’un médicament par Santé Canada et son passage sous la couverture du RGAM s’élève à 477 jours en moyenne. Dans les autres provinces canadiennes, les patients doivent patienter 674 jours.
  • Le coût moyen d’une prescription au Québec a baissé d’environ 40% depuis l’an 2000. C’est le nombre de prescription par personne assurée qui a plus que triplé, faisant grimper les dépenses totales en médicaments.

– Chiffres tirés de l’étude de l’Institut Fraser

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