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Les urgences du Québec: moins de patients, plus d’attente

Entrée des urgences de l'hôpital Santa-Cabrini
Photo: Archives TC Media

Le temps d’attente dans les urgences du Québec continue d’augmenter même si le nombre de patients traités est en baisse, selon une étude de l’Institut Économique de Montréal (IEDM). L’organisme a recueilli des données auprès du ministère de la Santé qui contredisent des informations relayés par des médias selon lesquelles la performance globale des urgences du Québec s’était améliorée.

Selon les données obtenues par l’Institut Économique de Montréal, le nombre total de visites à l’urgence a baissé de 1,7 % en 2018-2019. Cependant, le temps d’attente dans les urgences de Montréal a augmenté de quatorze minutes pour les patients sur civière, de deux minutes pour les patients ambulatoires et de cinq minutes pour l’ensemble des patients.

Pour l’analyste de l’IEDM Patrick Déry, ces augmentations ne sont pas énormes, mais elles finissent par s’additionner. Il déplore la lenteur du gouvernement à résoudre ce problème.

«Malgré les centaines de millions ajoutés chaque année dans le système et les multiples réformes, les gouvernements sont incapables de renverser la tendance», observe-t-il.

«Une fausse baisse en 2017-2018»

L’analyste de l’Institut Économique du Montréal croit que le temps d’attente en salle d’urgence devrait être mesuré en médiane et non pas en moyenne. M.Déry croit que cette mesure est moins influencée par les extrêmes et plus représentative de l’expérience des patients. « Ça fait plus de 15 ans qu’on regarde les performances avec la moyenne, avec la médiane on ne peut pas tricher » affirme-t-il en entrevue avec Métro.

Selon lui, les statistiques de l’an dernier ont démontré une fausse baisse, car elles étaient mesurées en moyenne et non pas en médiane. « Si on regarde les statistiques de plus proches, on constate qu’en utilisant la médiane de séjour, la réalité était plus nuancée », estime-t-il.

«S’ouvrir à l’entrepreneuriat»

L’institut croit que le gouvernement québécois devrait laisser plus de place au privé dans les services de santé, comme cela se fait dans d’autres pays européens.

«La preuve a été faite que la recherche du profit peut exister dans un système de santé universel et donner un sérieux coup de main à tous les patients. On gagnerait à s’inspirer de ce qui se fait de mieux dans des pays comparables, et même de ce qui fonctionne déjà ici, comme les projets-pilotes en chirurgie dans la région de Montréal», estime Patrick Déry.

L’analyste favorise les systèmes de santé européens où en plus du système de couverture universelle des soins de santé, il y a des entreprises privés qui gèrent des hopitaux.

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