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Logement social: d’importants retards à compenser à Montréal

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Photo: Archives TC Media

Le gouvernement Trudeau estime avoir investi des sommes «historiques» dans le logement depuis 2015 et permis à 9700 familles montréalais de recevoir une aide financière. Mais le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) réplique que «rien n’a permis d’effacer les retards importants» en matière de logement social depuis les années 90.

Environ 42 000 nouveaux logements et 230 000 foyers réparés ont permis de loger 782 000 familles, selon le fédéral. Ces chiffres ont été mis de l’avant par le ministre du Développement social Jean-Yves Duclos comme résultats «concrets» des 13 G$ investis depuis quatre ans au Canada, dont 1,9 G$ au Québec. Ces résultats contrastent, selon lui, avec les précédents gouvernements.

«Depuis 1993, le fédéral avait décidé qu’il n’investirait plus en logement social. Ç’a mené à des pressions sur les municipalités, dont Montréal, et fait en sorte qu’il y a moins de coopératives, moins d’OBNL et moins de logements publics. On s’aperçoit aujourd’hui que ça a contribué à la crise d’abordabilité que plusieurs familles vivent», explique M. Duclos en entrevue à Métro.

Selon lui, plus de 330 M$ ont été investis en matière de logement à Montréal depuis 2015.

«Le fédéral est de retour, mais c’est sûr qu’il y a encore beaucoup à faire. La crise du logement s’est vécue très intensément en juillet. Il y a des familles qui s’en sortent plus difficilement que d’autres. On se retrouve avec plus d’itinérance, plus de vulnérabilité aussi.» -Jean-Yves Duclos, ministre du Développement social

La bonne nouvelle, soutient le ministre, est que les Montréalais sont en droit de s’attendre à des «investissements records» d’ici 2027, dans la foulée de la Stratégie nationale sur le logement.

Un changement demandé

Pour la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme, ces sommes seraient beaucoup plus importantes si Ottawa avait continué à construire le même nombre de logements sociaux que dans les années 80.

«Leur intervention n’a pas permis d’effacer l’erreur du fédéral, qui elle est historique, de se retirer du financement du logement social en 1993. Ce retrait a privé le Québec de plus de 75 000 logements sociaux, contribuant à la pénurie chronique de logements sociaux et aux listes d’attente pour un HLM qui ne diminuent pratiquement pas», indique-t-elle à Métro.

La somme de 13 G$ investie depuis 2015 peut certes paraître grande, dit Mme Laflamme, «sauf que ce n’est malheureusement pas de l’argent neuf».

 «Ça inclut des montants d’environ 2 G$ par année avant l’élection du gouvernement Trudeau et comprend probablement les sommes dédiées à des projets de logements sociaux déjà réalisés avant 1994. En argent neuf, c’est sûrement la moitié.» -Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

L’organisme s’étonne aussi qu’aucune somme n’aille dans le développement de nouveaux logements sociaux.

«C’est la meilleure méthode pour assurer la construction de logements familiaux et de lutter contre la hausse frénétique de la hausse des coûts de loyers à Montréal», poursuit Véronique Laflamme. Celle-ci considère que le logement «privé dit abordable» que le gouvernement finance «ne correspond pas à la capacité de payer de plusieurs ménages locataires».

Mesure phare du gouvernement Trudeau, la Stratégie nationale sur le logement projette des investissements de 55 G$ en 10 ans.

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