Cadre financier conservateur: «un plan de coupures et un plan d’austérité», dit Mélanie Joly
Le Parti libéral du Canada (PLC) dénonce les compressions annoncées dans le cadre financier du Parti conservateur, dévoilé vendredi en fin de journée. La candidate Mélanie Joly considère qu’il s’agit «d’un plan de coupures et d’un plan d’austérité» similaire «au plan de match de Harper» et dont les citoyens seront «les premières victimes».
Le document d’une centaine de pages prévoit un retour à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans tout en promettant une baisse d’impôts.
Les conservateurs proposent des compressions d’environ 13 G$ par année pour y arriver, notamment dans les subventions et les contributions aux entreprises, l’aide internationale, les dépenses de fonctionnement de l’État et des promesses libérales. Andrew Scheer souhaite également faire payer les compagnies de tabac pour les publicités contre le tabagisme et rééchelonner les investissements en infrastructures sur 15 ans plutôt que 12 ans.
Le parti politique fait le pari que ces économies seront suffisantes pour compenser les pertes de revenus qu’engendreront ses 69 promesses fiscales, prévoyant même un excédent budgétaire de plus de 600 M$ dans cinq ans.
«C’est un plan pour nous propulser en récession», estime toutefois Mélanie Joly en entrevue à Métro.
La candidate libérale présume que l’étalement des investissements en infrastructures aura entre autres pour effet de ralentir la croissance économique.
«Ça fait travailler les gens dans la construction, ça crée des emplois et ça fait rouler l’économie. Quand tu coupes ça, il y a beaucoup moins d’incitatifs à la croissance», explique la députée sortante d’Ahuntsic-Cartierville, qui s’inquiète tout autant des compressions annoncées dans l’aide aux entreprises.
Elle souligne que ces dernières ne seraient pas sans effet pour les Montréalais alors qu’une grappe en intelligence artificielle est en train de se créer dans la métropole. «On sait que l’avenir de l’économie montréalaise passe par ces entreprises-là. On est en train de se positionner au niveau mondial, fait-elle valoir. Si l’on coupe tout le financement à ces entreprises, les chercheurs, les meilleurs talents qui sont en train de s’installer à Montréal vont simplement se déplacer ailleurs.»
Compressions dans les promesses libérales
Mélanie Joly avertit que les citoyens qui «seront les premières victimes» de ces mesures, citant notamment les personnes à faible revenu, les aînés et les familles. «[Les conservateurs] coupent dans les bourses étudiantes, coupent dans l’allocation canadienne aux enfants et coupent aussi beaucoup dans les infrastructures. Qu’est-ce qu’il va se passer? Les gens vont en avoir moins dans leurs poches et il va y avoir des pertes d’emplois», dit-elle.
Alors que le Bloc québécois prend du galon dans les intentions de vote des francophones, la candidate d’Ahuntsic-Cartierville juge que la formation n’est pas outillée pour empêcher les compressions. «Un vote pour le Bloc, c’est un vote pour les conservateurs», affirme la députée sortante.
Par ailleurs, elle qualifie d’«inacceptable» que le Parti conservateur ait attendu au dernier moment pour dévoiler sa plateforme financière, au lendemain du débat électoral et alors que le vote par anticipation a débuté.
«Les conservateurs ne voulaient pas se faire poser des questions sur leurs coupures au débat. Ils ne voulaient pas être attaqués là-dessus. Scheer n’étaient pas en mesure de répondre à ces questions-là, donc ils ont attendus après [le débat]», déplore Mélanie Joly.