Réforme du PEQ: «c’est mon erreur», admet Jolin-Barrette
Le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, prend l’entière responsabilité des «erreurs commises» dans la foulée de la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Celle-ci avait été suspendue vendredi, après que plusieurs groupes s’y soient vivement opposés.
«J’aurais dû davantage consulter les différents partenaires du milieu économique et éducatif également», a admis le député mardi.
Il a reconnu «avoir voulu aller rapidement» dans ce dossier. «J’aurais dû prendre davantage mon temps», a-t-il ajouté, promettant de rencontrer «toutes les parties prenantes» dans les prochaines semaines.
«C’est mon erreur et je m’excuse auprès des Québécois», a-t-il insisté, promettant de s’améliorer et de ne pas reproduire pareille erreur.
«Dès le moment où j’ai été sensibilisé à la réalité des étudiants internationaux, j’ai reculé. Parce que je les ai entendus.» -Simon Jolin-Barrette, à propos de la clause de droits acquis qu’avait d’abord implantée la CAQ.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a quant à elle indiqué mardi que «c’est normal qu’un gouvernement n’ait pas toutes les réponses». «Notre job, c’est de consulter, a-t-elle martelé. Clairement, il y a des écueils [dans la réforme du PEQ]. C’est un peu déconnecté de certaines réalités.»
L’élue municipale dit vivre personnellement et «à plusieurs niveaux» la pénurie de main-d’œuvre à Montréal. «Il faut s’assurer qu’avant de bousculer les règles, on fasse bien le travail. Cela dit, je ne suis pas contre le fait de réviser les règles», a-t-elle dit, appelant Québec à consulter les secteurs «qui ont une expérience et une compréhension» des enjeux.
Appels à la démission
Les partis d’opposition, eux, ont multiplié les appels à la démission du ministre Jolin-Barrette mardi.
«Le cafouillage et l’insensibilité de Simon Jolin-Barrette sur la question de l’immigration, ça me confirme qu’il faut carrément lui retirer le poste de ministre de l’Immigration», a notamment tweeté la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.
Même son de cloche pour le chef libéral par intérim, Pierre Arcand, pour qui «il apparaît très clair qu’à plusieurs reprises, le premier ministre a passé l’éponge lorsqu’il y a eu quelques gaffes faites par M. Jolin-Barrette». «Je pense qu’il ne doit plus passer l’éponge maintenant», a-t-il martelé en mêlée de presse.
Legault s’excuse aussi
Appelé à réagir peu après, le premier ministre François Legault a aussi affirmé que son gouvernement tirait «une leçon» pour l’avenir.
«La liste n’était pas parfaite. Elle en avait trop et il en manquait», a-t-il insisté à propos de la liste des programmes privilégiés qu’avait dévoilée son gouvernement.
«On n’a pas assez consulté les entreprises, les recteurs, les dirigeants de cégeps en région. Il n’y a pas eu assez de connexion. On va essayer à l’avenir, quand il y a des changements importants comme celui-là, de s’assurer que nos listes soient bien faites.» -François Legault, premier ministre du Québec
«Tous les ministères doivent refaire leur devoir», a-t-il dit, en pointant vers les ministères de l’Éducation, de l’Immigration et du Travail plus particulièrement. «L’objectif était le bon, mais l’exécution n’a pas bien été faite», a aussi avoué le premier ministre.
Le leader du gouvernement s’est porté à la défense de son ministre de l’Immigration, affirmant que «ce n’est pas seulement Simon [Jolin-Barrette]» qui a travaillé sur le dossier du PEQ. «On a décidé ça ensemble. Je prends aussi la responsabilité», a-t-il dit.