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McKenna envisage «du changement» au poste de ministre de l’Environnement

Catherine McKenna
La ministre Catherine McKenna Photo: Josie Desmarais/Métro

La ministre sortante de l’Environnement, Catherine McKenna, avoue qu’il est «peut-être le temps d’avoir un peu de changement» à la tête de son ministère. Mais elle se dit prête à relever «tous les défis» qu’on lui proposera.

Le premier ministre Justin Trudeau doit annoncer la formation de son nouveau cabinet, le 20 novembre prochainMétro a questionné la ministre McKenna sur les perspectives d’un retour à l’Environnement.

«C’est peut-être le temps d’avoir un peu de changement pour tout le monde, explique l’élue fédérale en entrevue. Pour ma famille, et pour moi personnellement.»

Celle qui a notamment piloté les dossiers de la taxe carbone et de la protection des aires marines au Canada demeure réaliste. «Je pense aux jeunes dans la rue et aux gens qui travaillent dans le secteur de l’énergie, et je me demande si je trouve des solutions à chaque jour. C’est un peu difficile», admet-elle.

«Pas le dossier d’un seul ministre»

Depuis le début de son mandat, en novembre 2015, Mme McKenna dit avoir «beaucoup appris» et mieux compris les enjeux entourant les changements climatiques.

«Je me suis rendue compte que la crise climatique n’est pas le dossier d’un seul ministre. C’est l’affaire de tout un gouvernement, du transport au logement en passant par les finances.» -Catherine McKenna

Questionnée à savoir si elle accepterait un nouveau mandat à la tête du ministère de l’Environnement, la principale intéressée est toutefois catégorique. «Je vais faire ce qu’on me demande, tranche-t-elle. J’ai vraiment la nature et l’environnement à cœur.»

Steven Guilbeault intéressé, l’oléoduc divise

L’ancien leader d’Équiterre et nouveau député libéral de Laurier-Sainte-Marie, Steven Guilbeault, s’est d’ores et déjà dit «intéressé» par le poste de Catherine McKenna. Mais contrairement à celle-ci, M. Guilbeault continue de croire que l’achat de l’oléoduc Trans Mountain était une mauvaise décision.

Acheter un oléoduc était-il donc si aberrant? «C’est une transition. Et une transition, ça n’arrive pas du jour au lendemain», répond d’un trait la ministre sortante.

Le plus important, juge-t-elle, «est d’utiliser l’argent pour tout remettre dans cette transition verte». Planter deux milliards d’arbres avec les revenus du pipeline – ce qu’a promis le gouvernement Trudeau lors de la Grande marche du climat le 27 septembre –, est «l’exemple parfait», analyse l’élue.

«Cela dit, on doit aller beaucoup plus loin», observe-t-elle. Si la plupart des États sont conscients de l’urgence d’investir dans les énergies vertes, et de réduire leur dépendance au pétrole, aucun d’entre eux n’a la solution magique.

«Personne dans le monde ne sait exactement comment on va y arriver. On ne savait pas comment aller sur la lune, mais on avait une cible et chaque jour, on travaillait pour y arriver», illustre Catherine McKenna.

Des conservateurs aux «fausses idées»

Force est d’admettre que le combat de Catherine McKenna pour imposer sa taxe carbone – ou «prix sur la pollution» – n’aura pas été sans embûches.

Plusieurs provinces, dont la Saskatchewan et l’Alberta, s’y sont vivement opposées.

«C’est très difficile d’avancer quand il y a des politiciens conservateurs qui disent de fausses choses, de fausses idées aux gens, quand ils le font seulement pour l’argent, avance à ce sujet la députée. Ils disent que ça ne fonctionne pas, alors qu’on le sait que oui. Le Québec en est un peu la démonstration.»

La ministre McKenna assure avoir mis «beaucoup d’efforts» pour bien communiquer son message auprès des provinces.

«On s’est rendu compte dès le départ qu’en parlant de taxe, ça ne marchait pas super bien. On a donc changé notre vocabulaire. Mais je ne sais pas comment on aurait pu mieux communiquer. J’ai travaillé très fort, et le premier ministre aussi, avec les gens en santé, les peuples autochtones et les entreprises», conclut-elle.

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