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Pauline Marois en croisade pour la langue française

Maxime Laporte, Pauline Marois et John Parisella
Pauline Marois est entourée de Maxime Laporte et de John Parisella. Photo: François Carabin/Archives Métro

L’ex-première ministre provinciale Pauline Marois s’«inquiète» pour l’avenir de la langue française dans la société québécoise moderne. La politicienne appelle avant tout à une implication citoyenne pour que celle-ci garde ses lettres de noblesse.

Mme Marois lançait lundi la première campagne de financement de la Fondation pour la langue française (FLF). Avec l’objectif d’atteindre 5 M$ en dons sur deux ans, le fonds doit, à terme, alimenter des «projets d’intégration» et de «promotion».

Mme Marois, présidente de la campagne «Je parle français par cœur», a profité de l’occasion pour présenter les résultats d’un sondage mené au début du mois de novembre par la firme Léger.

Plus de 60% de l’échantillon consulté se dit «préoccupé» par la santé du français au Québec. Près de la moitié de ce bassin se dit même «très préoccupé», un avis que partage Pauline Marois.

«Ça vient confirmer les inquiétudes que nous avions à l’égard de la langue. Ça justifie d’autant plus notre intervention et notre action comme fondation», a avancé en conférence de presse l’ex-chef du Parti québécois.

Mme Marois craint plus particulièrement une perte de vitesse de la langue de Molière chez les moins de 35 ans. Selon le coup de sonde mené auprès de 1008 Québécois, environ 50% des 18-34 ans ne se préoccupent pas de l’avenir du français.

«Ça mobilise mon énergie à tenter de les rejoindre et à faire en sorte qu’on partage cette importance qu’est notre langue commune.» – Pauline Marois

Se concentrer sur la métropole

L’ex-première ministre en convient: le déclin du français se constate avant tout à Montréal. «C’est sûr que c’est sur Montréal que se concentre d’abord l’arrivée des nouveaux Québécois», observe-t-elle.

Elle se satisfait toutefois d’une meilleure maîtrise du français chez les nouveaux arrivants dans les dernières années.

«Les dernières cohortes ont plus de bases en français, et ça fait la différence», explique-t-elle. Mme Marois évoque des décisions gouvernementales qui ont favorisé la sélection d’immigrants francophones.

Dans la région métropolitaine de recensement (RMR) montréalaise, près de 30% des citoyens croient se faire aborder plus souvent en anglais qu’il y a dix ans, constate Léger.

L’utilisation du «bonjour-hi» dans les commerces est revenue sur la table, lundi. Le gouvernement avait ouvert la porte à un encadrement de cette expression. Mme Marois considère que c’est l’affaire des citoyens d’abord.

«L’Assemblée nationale a voté une motion [pour inviter à utiliser le «bonjour»], constate l’ex-politicienne. Ça manifeste déjà la volonté qu’ont les décideurs politiques que ça devienne une règle. Sans nécessairement passer par une loi.»

Mobilisation citoyenne

Mme Marois et son équipe favorisent une intervention citoyenne avant tout pour garder la langue française en vie. «S’il n’y a pas de volonté de la part des citoyens d’agir […] dans les commerces par exemple – parce que là, on sent qu’il y a une faille –, on risque de voir s’effriter cette langue», souligne Mme Marois.

Le président de la FLF, Maxime Laporte, en appelle au monde des affaires.

«Il y a une volonté de sensibiliser et de mobiliser le Québec Inc.», affirme-t-il.

«Ça n’exclut pas la nécessité que le gouvernement intervienne, mais les citoyens doivent s’approprier cette démarche», ajoute-t-elle.

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