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Conciliation travail-famille: «il faut faire beaucoup plus», plaide un organisme

L'OTP a souhaité prendre le pouls de la situation auprès des parents d’enfants de 0 à 5 ans pendant la deuxième vague de la COVID-19. Photo: iStock

Près de 40% des mères d’enfants de moins de cinq ans présentent un niveau de stress «élevé» à l’égard de leurs obligations familiales et professionnelles, conclut un rapport de l’Observatoire des tout-petits (OTP) publié mardi. Ce chiffre n’atteint qu’un peu plus de 20% chez les pères. Une tendance faisant dire à l’organisme qu’il faut «collectivement» faire plus en matière de conciliation travail-famille.

«C’est le temps de créer des politiques familiales qui encouragent le père à prendre sa place dans les responsabilités familiales. C’est nécessaire, car ça contribuerait définitivement à diminuer le stress des mamans. En plus, chaque enfant bénéficierait de l’implication d’un papa plus présent», explique à Métro la directrice de l’OTP, Fannie Dagenais.

La proportion de stress chez les mères serait par ailleurs en constante augmentation depuis 2012, alors que les chiffres n’ont presque pas changé chez les pères durant la même période. Une réalité «très préoccupante» selon la responsable, dans la mesure où «le stress parental peut nuire à la qualité de la relation parent-enfant», juge-t-elle.

Quelle mesure faut-il donc mettre de l’avant? Le prolongement du congé de paternité, par exemple, «pourrait rapidement permettre au père de passer plus de temps avec son enfant dès son jeune âge», tranche d’un trait Mme Dagenais.

«Le père serait amené à développer ses compétences et à être autant outillé que la mère. On aurait alors un meilleur partage des responsabilités dans le couple.» -Fannie Dagenais, directrice de l’OTP

Un sondage réalisé en novembre dernier par la firme Léger révélait que 62% des Québécois estiment que la société n’en fait «pas assez» pour assurer le bon développement des jeunes enfants.

Au-delà de la conciliation travail-famille

Environ 14% des enfants de moins de cinq ans vivent dans une famille à faible revenu au Québec, ce qui représente environ 75 000 bambins, révèlent aussi les données de l’OTP. Une famille québécoise sur dix composerait avec de l’insécurité alimentaire et une précarité financière dangereuse au quotidien.

«Ça soulève beaucoup de questions, lâche la directrice de l’organisme. On sait que les conditions de vie dans lesquelles grandissent les enfants sont déterminantes sur le plan du développement. Le fait d’être baigné très tôt dans un contexte socio-économique difficile a des répercussions sur le long-terme.»

Plusieurs études montrent selon elle l’écart «probant» entre les chances d’opportunité d’un enfant «défavorisé» et «favorisé». «Ça peut s’exprimer entre autres par une connaissance de mots et de vocabulaire plus limitée, ce qui augmente le risque pour un jeune d’entrer à l’école de manière beaucoup plus vulnérable», soutient-elle.

Fait encourageant toutefois: l’OTP note une amélioration considérable de la situation d’emploi des familles avec des enfants de cinq ans ou moins, surtout chez les femmes. «Leur taux d’emploi augmente, et donc le revenu des familles également. Il y a beaucoup d’espoir», poursuit Mme Dagenais.

Le rapport que fait paraître son organisme est en quelque sorte un cri du cœur lancé au gouvernement, mais aussi aux municipalités et, surtout, au milieu de l’éducation, qui doit aussi faire sa part.

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