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Le suicide au Québec: les 50 à 64 ans sont les plus à risque

Suicide Québec
Photo: 123RF

Bonne nouvelle, le suicide est en baisse au Québec. Sauf chez chez les personnes de 50 à 64 ans, qui sont davantage à risque. C’est ce qu’indique l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qui a présenté ces dernières données sur la mortalité par suicide au Québec en cette 30e Semaine de prévention du suicide.

L’épidémiologiste de l’INSQ, Pascale Lévesque, observe cette tendance depuis quelques années déjà. Elle explique que ce groupe n’a pas connu la diminution du taux de suicide observée chez les autres groupes d’âge. Mme Lévesque estime que ce groupe n’a pas été suffisamment visé par les campagnes de prévention du suicide.

Les hommes plus vulnérables

Depuis 2015, le taux de suicide le plus élevé est observé chez des hommes de cette tranche d’âge. Dans les années 1990, le taux a progressé jusqu’en 1995 pour ensuite diminuer par la suite, mais plus lentement que dans les autres groupes d’âge. Depuis 2010, le taux de suicide chez les hommes âgés de 50 à 64 est plutôt stable. Le plateau observé depuis quelques années contraste avec la tendance à la baisse observée chez les hommes âgés de 20 à 49 ans.

«On a peut-être plus de difficulté à rejoindre les hommes de cet âge», concède Jérôme Gaudreault, directeur général de l’Association québécoise de la prévention du suicide (AQPS). Il observe que les hommes de cette génération répondent souvent au modèle traditionnel masculin, selon lequel ils sont forts et ne demandent pas d’aide lorsqu’ils sont en détresse.

L’étude relève aussi que les hommes utilisent des moyens plus létaux que les femmes pour se suicider et qu’ils sont trois fois plus nombreux à se suicider que les femmes.

Davantage de tentatives chez les femmes

Pour la première fois, l’INSPQ a rendu public le nombre d’hospitalisations à la suite d’une tentative de suicide au Québec de 2007 à 2018. Les données sont en hausse, contrairement aux taux de suicide, qui diminuent. En 2018, près de 3900 personnes ont été hospitalisées à la suite d’une tentative ratée.

D’après l’étude, les femmes font trois fois plus de tentatives de suicide que les hommes. Mme Lévesque explique cela par le fait qu’elles ont tendance à utiliser des moyens plus lents et moins violents que les hommes. «La hausse des hospitalisations pour tentative de suicide la plus marquée s’observe chez les adolescentes de 15 à 19 ans», mentionne l’épidémiologiste de l’INSPQ.

Assurer un suivi étroit après une tentative de suicide

L’Association québécoise de la prévention du suicide estime que la hausse du taux d’hospitalisation pour tentative de suicide doit attirer l’attention du gouvernement. Pour prévenir les suicides plus efficacement, le directeur général de l’AQPS, Jérôme Gaudreault plaide pour un suivi étroit à la suite d’une tentative de suicide et ce, dans toutes les régions du Québec. Ce qui n’est pas le cas actuellement, car le service qui n’est pas disponible partout dans la province. Une promesse qui était pourtant inscrite dans le plan d’action de santé mentale de 2015 du gouvernement provincial. M. Gaudreault estime qu’il faudrait aussi assurer un accès universel à la psychothérapie et augmenter les services d’hébergement de crise dans l’ensemble de la région. Il espère que la prochaine stratégie québécoise de prévention du suicide de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, tiendra compte de ces recommandations.

La Semaine de prévention du suicide est soulignée partout au Québec par de nombreux citoyens et organisations. L’événement se tient du 2 au 8 février 2020 et vise à sensibiliser et à mobiliser les Québécois face à cette importante problématique ainsi qu’aux moyens de les prévenir.

Si vous êtes en détresse, vous pouvez joindre Suicide-Action Montréal au 1 866-277-3553.

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