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Québec veut revoir le nombre d’élèves en difficulté dans les classes

élèves en difficulté
Photo: 123RF

Québec veut revoir le nombre d’élèves en difficulté dans les classes des commissions scolaires francophones, a constaté Métro, pouvant ainsi mettre en péril leur cheminement scolaire.

Le ministère de l’Éducation du Québec propose de retirer la grille servant à établir le ratio d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) par classe, apprend-on à la lecture des propositions patronales faites à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Les enseignants des commissions scolaires francophones, déjà surchargés, dénoncent cette position.

Les EHDAA sont associés à une «cote», soit un facteur de pondération qui détermine le nombre d’élèves d’une classe. Par exemple, un élève ayant un trouble de comportement en 5e année pourrait avoir une cote de 2, selon différents facteurs. Cela veut dire que dans une classe de 30, on compterait 28 élèves sans difficulté et un seul qui en aurait.

La grille «vise à établir le maximum d’élèves par groupe, et ce, peu importe l’évaluation des besoins et des capacités de chacun des élèves appartenant au groupe ou encore des services offerts», plaide-t-on dans l’offre patronale.

Le cabinet du ministère de l’Éducation n’avait pas donné suite à nos demandes d’entrevue au moment où nous écrivions ces lignes. Appelée à commenter, la porte-parole en matière d’éducation au Parti libéral, Marwah Rizqy, estime que le gouvernement Legault fait fausse route.

«Il faut qu’on reconnaisse les heures de travail des enseignants et la prise en charge d’élèves avec des besoins particuliers, et ça prend des ressources», dit la députée de Saint-Laurent.

«Ça modifie carrément le rapport que va avoir le prof avec ses élèves. Il y en a avec qui il ne pourra pas travailler, il n’aura pas le temps.» -Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement

Plus de classes spécialisées

«Si la pondération n’existe plus, les écoles vont bourrer les groupes, craint le président de la FAE, Sylvain Mallette. Les directions, à partir du moment où elles doivent respecter les règles via la pondération a priori, ça coûte plus cher au système, parce qu’il y a moins d’élèves dans le groupe.»

La FAE représentant les syndicats des commissions scolaires francophones estime que davantage de classes spécialisées devraient être ouvertes.

Quelques rencontres jugées «cordiales» par le président Mallette ont eu lieu entre les enseignants et le comité patronal depuis décembre. L’enjeu du nombre d’élèves en difficulté fait partie des négociations en vue de la prochaine convention collective. L’actuelle prend fin le 31 mars.

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