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Quelle place pour l’identité dans la course à la chefferie du PQ?

Le chef parlementaire du PQ, Pascal Bérubé
Le chef intérimaire du PQ, Pascal Bérubé, laissera bientôt sa place à son successeur. Photo: Philippe Ruel/Métro

Certains dénoncent un «tabou» autour de la question alors que d’autres souhaitent aborder d’autres dossiers d’intérêt : les débats sur l’identité promettent de faire parler durant la course à la chefferie du Parti québécois (PQ). Une semaine après le début officiel de la campagne, les candidats font connaître leurs positions.

Les seuils d’immigration ont été placés au coeur du débat en début de semaine dernière. Frédéric Bastien et Paul St-Pierre-Plamondon veulent les abaisser. Sylvain Gaudreault veut «dépolitiser» la question tandis que Guy Nantel refuse encore de se positionner.

À cela s’ajoutent les enjeux de «défense» de la loi 21 sur la laïcité de l’État. L’historien Frédéric Bastien en a fait une priorité de son programme. Il veut d’ailleurs renforcer la controversée mesure législative.

Jusqu’à maintenant, les autres candidats veulent maintenir cette pièce législative telle quelle.

Nécessaire?

S’il convient qu’il est «important» de discuter d’identité, le député de Jonquière et candidat à la chefferie, Sylvain Gaudreault, préfère aborder d’autres enjeux avant tout.

«Le choix du prochain chef doit se faire sur de multiples enjeux, affirme-t-il. Le plus important est celui de l’indépendance.»

«Je sais que les membres de ce parti souhaitent qu’on parle de justice, de liberté, de luttes contre les inégalités sociales et, surtout, de lutte contre les changements climatiques», ajoute l’élu.

Guy Nantel convient qu’il faut «surveiller son ton» quand on parle d’immigration et d’identité. Paul St-Pierre-Plamondon partage cet avis.

«On est au carrefour de toutes ces questions liées à la langue et à la laïcité. C’est nécessaire d’aborder ces thématiques-là», lance M. Nantel.

«Je refuse qu’on ne puisse pas discuter librement et intelligemment de ces questions. Il n’y a pas de tabou, mais il y a un sens de la responsabilité», avance pour sa part M. St-Pierre-Plamondon.

M. Bastien veut être le «porteur de ces enjeux».

Les jeunes se prononcent

Dimanche matin à Montréal, les jeunes du PQ ont aussi tenu à échanger des idées sur les seuils d’immigration. Réunis en Conseil national, ils ont voté en faveur d’un encadrement «dépolitisé» de l’immigration, sans seuils fixés au préalable.

Cette prise de position avait déjà été proposée avant que M. Gaudreault présente une promesse similaire.

Dans le reste de leur cahier de propositions, les mots «identité» ou «laïcité» ne sont jamais mentionnés.

«Les énergies sont davantage mises pour faire l’indépendance. Je pense que ça va être le gros enjeu de cette campagne», convient le nouveau président du Conseil national des jeunes du PQ (CNJPQ), Alec Ordon.

Fracture

Le politologue Eric Montigny, professeur à l’Université Laval, est sans équivoque: l’identité occupera une bonne partie du débat pour les mois à venir.

«Il y a des lignes de fracture intéressantes dans la course, des distinctions fondamentales entre les candidatures», analyse-t-il.

«Le PQ est à un moment charnière. Il y a un questionnement sur sa mission fondamentale.» – Eric Montigny, professeur à l’Université Laval

Selon l’universitaire, le PQ aura intérêt à clairement se positionner comme parti dans les mois suivant la course. Sans quoi, il risque «la désinstitutionnalisation».

Élection à la fin du printemps

Le PQ a officiellement lancé sa course à la chefferie lundi dernier. Six candidats sont sur la ligne de départ. Ils débattront à deux reprises d’ici l’élection du 19 juin.

Samedi, une première femme a annoncé son intention de se présenter. Il s’agit de l’ex-candidate provinciale dans Mégantic, Gloriane Blais.

Chaque candidat aura à amasser 25 000$ pour participer officiellement à la campagne. Le PQ a aussi fixé un minimum de 2000 signatures par candidat pour se lancer dans la course.

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