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Coronavirus: la police constate une «conscientisation» de la population

police coronavirus parc La Fontaine
Des cadets du SPVM patrouillent le parc La Fontaine pour disperser les attroupements et faire respecter les règles de distanciation physique durant la crise sanitaire. Photo: Josie Desmarais | Métro

Le nombre de constats d’infraction émis par les forces de l’ordre pour faire respecter les mesures de distanciation sociale continue d’augmenter, à Montréal comme ailleurs au Québec. Des corps de police constatent toutefois une «conscientisation» grandissante de la population, qui respecte de plus en plus les directives de Québec pour limiter la propagation du coronavirus.

Jusqu’à maintenant, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dénombre 1841 constats d’infraction et rapports d’infraction généraux remplis par ses policiers depuis le déclenchement de l’état d’urgence local, à la fin mars. Ce nombre comprend notamment les amendes de 1546$ (avec les frais) qu’ont reçu des citoyens qui ne respectaient pas la règle du deux mètres de distance. ll inclut aussi les amendes, plus salées, auxquelles s’exposent les commerces non-essentiels qui demeurent ouverts illégalement.

Il s’agit d’une hausse de 395 constats et rapports d’infraction en une semaine. Cette hausse hebdomadaire est légèrement plus faible que celle de 440 constats et rapports entre le 13 et le 20 avril.

«Mais il a fait plus beau [dans la dernière semaine], donc ça démontre que les gens commencent à comprendre les consignes», souligne à Métro l’inspecteur et chef de la Division des communications du SPVM, André Durocher. Samedi, plusieurs parcs de la métropole ont connu un achalandage important alors que la température était idéale pour prendre un bain de soleil. 

«On le voit qu’il y a un changement dans les comportements. J’étais dans l’épicerie tantôt et les gens se tassent. On voit que ça rentre dans la tête des gens», ajoute M. Durocher. 

«Dans l’ensemble, que ce soit les citoyens ou les commerces, les gens se conforment [aux mesures gouvernementales].» -André Durocher, inspecteur et chef de la Division des communications du SPVM

Ailleurs au Québec

Même son de cloche du côté de la Sûreté du Québec (SQ). Cette dernière a annoncé lundi avoir émis 1514 constats et rapports d’infractions depuis le déclenchement des mesures gouvernementales en lien avec le coronavirus. Ce nombre a augmenté de 358 en une semaine, contre 505 entre le 13 et le 20 avril.

«Il y a une certaine diminution aussi des appels […] Il y a une certaine conscientisation», constate la porte-parole de la SQ, Valérie Beauchamp. Le corps de police n’a toutefois pas diminué sa présence policière et le nombre de points de blocage dans la province, précise-t-elle.

Au Service de police de Laval, le nombre de constats d’infraction a augmenté de 59 au cours des sept derniers jours, contre une hausse de 108 en moins d’une semaine, entre le 15 et le 20 avril. Le dernier décompte du corps de police, publié lundi, fait état de 286 constats d’infraction émis depuis le début de la crise.

Craintes de profilage

À la Ligue des droits et libertés (LDL), on déplore toutefois le manque de transparence dans ces données. L’organisme presse le SPVM de ventiler ses données en fonction notamment des lieux où des policiers ont émis des constats, de l’origine ethnique des personnes qui ont reçu ceux-ci et sur leur statut social. Une demande qui vise à éviter que les forces de l’ordre fassent preuve de profilage pendant la crise sanitaire, qui a entraîné un accroissement de la présence policière dans les lieux publics de la métropole.

«Ça permettrait d’avoir plus de transparence et d’avoir des données pour savoir s’il y a des groupes de personnes qui sont plus touchées [par ces constats d’infraction] En ce moment, on ne le sait pas», soulève la coordonnatrice de la LDL, Eve-Marie Lacasse. 

«C’est déplorable qu’on fasse juste donner un nombre sans donner plus de détails.» -Eve-Marie Lacasse, coordonnatrice à la LDL

Le SPVM n’entend toutefois pas répondre à cette demande, du moins tant que la pandémie fera rage.

«À un moment donné, ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il faut concentrer nos efforts sur la crise», laisse tomber André Durocher.  

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