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Garderies en milieu familial: dispute entre le ministre Lacombe et un syndicat

garderies CPE
Photo: Archives, Denis Germain, Métro

Un syndicat accuse Québec de nier son engagement de compenser les garderies en milieu familial pour les parents ayant décidé de garder leurs enfants à la maison pendant la crise sanitaire, qui pourraient avoir à payer la note. Des propos que nie le ministre de la Famille.

Le 1er juin, la réouverture partielle des garderies a eu lieu dans le Grand Montréal, soit environ trois semaines après le reste du Québec. Ces établissements doivent toutefois opérer à 50% de leur capacité pour l’instant en raison de directives de la Santé publique visant à faciliter le respect des mesures de distanciation physique.

De nombreux parents continuent donc actuellement de garder leurs enfants à la maison, par exemple en faisant appel à des proches. C’est d’ailleurs ce que leur avait recommandé au début du mois de mai le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe.

Les garderies pourraient faire payer les parents

Dans un communiqué émis lundi, la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) accuse le ministre Lacombe d’avoir «renié son engagement» de dédommager les garderies pour que les parents qui ont décidé, par choix, de garder leurs enfants à la maison en raison de la pandémie.

Le syndicat affirme que le ministre a promis de prévoir que les parents ayant pris cette décision n’auraient pas à débourser un sou à leur garderie, tant que les garderies n’auront rouvert à leur pleine capacité. Cette réouverture complète devrait avoir lieu le 22 juin en zone froide et le 13 juillet dans le Grand Montréal.

Une «instruction» envoyée vendredi dernier aux responsables de garderies en milieu familial précise toutefois que l’aide financière offerte par Québec ne compense que pour les places non occupées dans les garderies en raison du ratio imposé par la Santé publique. Si des garderies voient leur taux d’occupation descendre sous ce seuil parce que des parents décident de garder leurs enfants à la maison, la tâche incombe à celles-ci de compenser ce manque en trouvant d’autres enfants à accueillir entre leurs murs.

«On veut éviter le plus que possible de facturer les parents, mais vous comprendrez que si le ministre ne respecte pas ses promesses, c’est à lui à payer», affirme à Métro la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon. Autrement, les RSG pourraient avoir à facturer les parents qui gardent leurs enfants à la maison depuis le début de la pandémie la somme de 8,35$ par jour, prévient-elle. 

«Quand c’est le choix du parent, on nous dit de trouver un autre enfant [pour le remplacer dans la garderie]. Mais l’autre enfant, ça va nous prendre combien de temps pour le trouver?», questionne Mme Grenon, qui craint que des responsables de services de services de garde subissent «des pertes financières énormes».

Pétition

Une pétition mise en ligne il y a deux jours a d’ailleurs déjà recueilli des milliers de signatures. Celle-ci demande le «respect de l’engagement du ministre de la Famille à payer la contribution parentale jusqu’au retour à 100% du réseau».

«Le ministre doit assumer ce qu’il a dit et qu’il paye le 8,35 [dollars par jour] pour les parents qui ont fait le choix de ne pas envoyer leurs enfants en garderies. Parce que sinon, ce sont les parents qui vont en payer le prix.» -Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSN

Le ministre nie

Cette sortie médiatique a vivement fait réagir le ministre Mathieu Lacombe, lundi. Selon lui, il était clair depuis le début que les compensations financières de Québec visent la perte reliée aux directives de la Santé publique.

«Nous avons soutenu les éducatrices en milieu familial depuis le début de la crise en leur versant près de 27 millions de dollars. Le calcul était clair depuis le début et tous les partenaires l’ont bien compris, sauf la FIPEQ […] C’est désolant», a réagi le ministre dans une déclaration envoyée à Métro.

Ce dernier assure que les garderies ont reçu des sommes suffisantes pour ne pas avoir à faire payer les parents qui garderont leurs enfants à la maison jusqu’à la réouverture complète du réseau. 

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