Québec dit non au traçage des contacts
Québec a fait son nid et n’ira pas de l’avant dans le déploiement d’une application de traçage des contacts, mais «on sera prêt si c’est nécessaire» a dit Éric Caire, ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale en conférence de presse mardi, confirmant ainsi l’information obtenue par un autre média dévoilée durant le point de presse de la députée de Québec solidaire Ruba Ghazal sur un autre sujet, plus tôt en matinée.
Le premier ministre nous a demandé de préparer le terrain pour un éventuel déploiement si cette deuxième vague que nous craignons tous survenait, a expliqué le ministre délégué en présence du ministre à la Santé et aux Services sociaux, Christian Dubé, accompagné du directeur national de Santé publique, Dr Horacio Arruda.
«Le premier ministre nous a demandé d’être prêts au cas où», a répété le ministre de la Santé.
M. Caire s’est montré rassurant quant au respect de la vie privée et à la géolocalisation d’une telle application si elle devait être déployée, deux irritants dénoncés par ses opposants par le passé.
Vives réactions
Québec solidaire n’a pas tardé à réagir à cette annonce. «Ce matin, j’étais prêt à me réjouir et je me préparais même à féliciter la CAQ! Puis, Éric Caire a fait sa conférence de presse. En gros, le gouvernement dit qu’il ne le fera pas, mais qu’il va tout préparer pour pouvoir le faire bientôt! Moi je pense le gouvernement est menotté : il voudrait aller de l’avant, mais la science n’est pas de son bord», a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la deuxième opposition à l’Assemblée nationale dans un courriel.
«On retourne à la case départ, a déploré de son côté Alexandra Pierre, de la Ligue des droits et libertés.
Le ministre Caire nous dit qu’actuellement, les outils technologiques de notification des contacts ne seraient pas nécessaires au Québec puisque la propagation du virus semble sous contrôle. Mais il nous dit aussi qu’il travaille à être prêt à en déployer si jamais la situation s’envenimait. Pourtant, ce n’est pas du tout ce qu’ont dit la majorité des expert-e-s consultés [durant la consultation publique et la commission parlementaire]!
«L’efficacité de ces outils n’a pas été prouvée, même lors des pics de la pandémie. La technologie Bluetooth n’a pas été conçue pour calculer les distances! Il y a donc un fort risque de faux positifs avec cette technologie. On sait aussi que ces outils laissent de côté les populations les plus marginalisées, qui sont celles qui sont les plus touchées par le virus! Est-ce que le gouvernement a bien écouté? », se demande Mme Pierre.
«Pelleter le problème par en avant»
Il est vrai que les populations racisées et les femmes sont davantage touchées par le virus.
«En bon Québécois, leur stratégie c’est de pelleter le problème par en avant. J’espère que d’ici la deuxième vague, le gouvernement va écouter la science et le gros bon sens. C’est une fausse solution, qui va nuire aux efforts de la santé publique et mettre en danger la vie privée des Québécois-es », a déclaré le coporte-parole de la deuxième opposition à l’Assemblée nationale.
Soixante-deux nouveaux cas
Un peu avant la conférence de presse, Québec a fait savoir que la province a enregistré 62 nouveaux cas de coronavirus et deux autres décès supplémentaires dans les 24 heures précédentes. Les hospitalisations sont en hausse de 3, à 118, alors que le nombre de personnes soignées aux soins intensifs est stable, à 12. Il s’est effectué 9 231 tests, en nette baisse par rapport aux journées précédentes.
En faveur d’un vaccin
Plus de la moitié des Canadiens (57,5 %) ont indiqué qu’il était très probable qu’ils se fassent vacciner contre la COVID-19 lorsqu’un vaccin sera disponible et 19% ont déclaré qu’il était plutôt probable qu’ils le fassent, rapporte Statistique Canada aujourd’hui. Environ un Canadien sur sept a dit qu’il était plutôt improbable (5,1%) ou très improbable (9%) qu’il reçoive un vaccin contre la COVID-19 lorsqu’il sera disponible. Finalement, un peu moins de 1 Canadien sur 10 (9,4%) a affirmé qu’il ne savait encore s’il se ferait vacciner ou non.
Les personnes, dit l’étude de l’agence fédérale, peu susceptibles de se faire vacciner se disent surtout préoccupés par la sécurité du vaccin, les risques et les effets secondaires du vaccin.
Par ailleurs, l’étude montre d’importantes variations selon l’âge, le statu socioéconomique et le niveau d’éducation des répondants.
Consultez les résultats détaillés ici.