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La dinde et la politique

Les députés de l’Assemblée nationale ont maintenant terminé leurs travaux parlementaires. La question qui turlupine les élus, à la veille de la fin de session parlementaire, est sûrement de savoir de quoi parleront les Québécois en dégustant la dinde en famille au réveillon.

Rien de plus naturel puisque, c’est bien connu, les réunions familiales sont un catalyseur de l’opinion publique et teintent grandement le climat des mois qui suivent la période des fêtes. Et ce ne sont pas les sujets qui manqueront.

On ne pourra passer sous silence la volteface de Jean Charest. Après plus d’un an d’incessantes demandes, l’annonce d’une pseudocommission d’enquête, qui aura rapidement été transformée en commission d’enquête aux termes de la loi, donnera place à plusieurs prédictions. Me Charbonneau, qui a déjà démontré sa détermination, sera-t-elle en mesure de faire éclater la vérité sur la situation réelle quant à l’attribution des contrats et le financement des partis politiques?

On reviendra sur l’industrie de la construction. La grève sur les chantiers, le dépôt de la loi 33 sur le placement syndical, son adoption à l’unanimité, l’audace de la ministre et ses échanges musclés avec les syndicats en commission parlementaire risquent fort d’animer le débat dans les chaumières.

Les sujets de railleries intergénérationnelles ne manqueront pas. Les plus âgés feront du «dans mon temps» au détriment des étudiants universitaires qui sont de retour dans leur famille, et le beau-frère demandera aux jeunes si leurs enfants fréquentent ou non les garderies libérales…

On tergiversera sur l’avenir de la CAQ, sa puissance dans les sondages, son absence en chambre et sa capacité de maintenir l’initiative. La direction de Pauline Marois et le spectre de Gilles Duceppe, de même que la capacité du PQ à demeurer un acteur puissant dans une élection éventuelle, devraient faire lever le ton de certains. Certains adéquistes, de leur côté, risquent d’avoir un brin de nostalgie puisque, si on en croit la rumeur, il est bien possible que cela soit leur dernier Noël. Les sympathisants de Québec solidaire, au contraire, auront le vin joyeux et parleront de Bonaventure avec une lueur dans les yeux.

Bref, si les discussions ressemblent vraiment à ça dans le temps des fêtes, ce sera une bonne nouvelle. Cela indiquera que la chose publique est encore d’intérêt et au cœur des préoccupations des Québécois. On espère qu’elle anime une passion qui saura durer jusqu’au printemps qui, en plus d’une hirondelle, pourrait bien nous apporter des élections.

– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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