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Économie: des craintes quant à l’avenir

Photo: Josie Desmarais/Métro

Des sondages dévoilés aujourd’hui font état d’inquiétudes tant de la population canadienne que des dirigeants québécois. Seule bonne nouvelle: les taux d’intérêt ne devraient pas augmenter avant trois ans, estiment les experts du Conference Board du Canada.

En effet, l’organisation ne s’attend pas à ce que la Banque du Canada ou la Réserve fédérale américaine augmentent leurs taux d’intérêt avant au moins 2023, indique le communiqué de presse.

L’état de l’économie offre un portrait moins réjouissant. Le Conference Board du Canada évalue que la reprise pourrait ralentir jusqu’à l’été prochain, voire même faire du surplace. Et compte tenu de la hausse des cas de COVID-19 en Ontario et au Québec (160 236 cas au pays selon l’université Johns Hopkins, 25e rang mondial), on comprend bien que les prochains mois seront difficiles et qu’ils pèseront sur l’économie du pays pour longtemps. Et, au Québec, avec le reconfinement de 28 jours en octobre, on craint les fermetures et les faillites, notamment dans le secteur de la restauration. Québec a annoncé de mesures d’aide mais elles seront dévoilées plus tard.

«L’économie a progressé, a déclaré Pedro Antunes, économiste en chef du Conference Board du Canada, mais nous prévoyons quand même que des fermetures localisées cumulées à un recul de l’activité des entreprises et des dépenses des ménages dans certains segments freineront la reprise au Canada jusqu’au milieu de l’année prochaine.»

Dans l’ensemble, l’organisme prévoit que le PIB réel diminuera de 6,6% en 2020. Bien qu’important, ce chiffre représente une amélioration par rapport à des prévisions précédentes qui annonçaient une baisse de 8,2 % cette année, rappelle le Conference Board. Des gains solides en 2021 et 2022 ne seront pas suffisants toutefois pour ramener l’économie canadienne à son plein potentiel.

D’un point de vue plus montréalais, l’état des commerces du centre-ville en laisse plusieurs inquiets, dont la Fédération des entreprises indépendantes (FCEI) et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) qui a sondé ses membres à cet égard il y a quelques jours.

«Notre coup de sonde démontre qu’une forte majorité d’entreprises s’inquiètent toujours de la perte de vitalité du centre-ville de Montréal. À ce titre, 81,8% des répondants sont préoccupés par la baisse de l’achalandage et de l’activité économique au centre-ville, une proportion encore plus élevée que les 78% relevés en juillet dernier», indique la Chambre.

Le défi de maîtriser les dépenses

À moyen terme, les gouvernements provinciaux et fédéral auront du mal à maîtriser leurs dépenses, tandis que la hausse des taux d’intérêt freinera les gains dans les dépenses d’investissement des entreprises et celles des ménages, estime l’organisme canandien. Le prolongement des différentes mesures d’aide, dont la subvention salariale et la transformation de la PCU en prestations d’assurance-emploi, auront des conséquences à long terme, bien que les premiers ministres du Québec et du Canada aient déjà mentionné qu’en raison des bas taux d’intérêt, financer leurs mesures d’aide ne représentaient pas un surpoids excessif.

Le gouvernement du Canada a pris des mesures radicales pour atténuer les dommages économiques. Au total, ces mesures représenteront plus de 12% du PIB en 2020, selon les calculs du Conference Board.

Selon un sondage de la CCMM, l’état des finances publiques sème l’inquiétude d’un grand nombre de dirigeants et chefs d’entreprise.

«La crise a exigé une réaction exceptionnelle des gouvernements, et les nombreuses mesures d’aide mises en place depuis le début de la crise […] exercent une pression sur les finances publiques. Si les répondants reconnaissent l’utilité de ces actions, 83,4% d’entre eux craignent une hausse de taxes et d’impôts dans les mois à venir», précise le communiqué de presse de la CCMM.

Toutefois, indique finalement le Conference Board du Canada, le gouvernement canadien devra probablement mettre un terme à ses dépenses à court terme s’il veut garder le contrôle de ses déficits. Ses experts s’attend à ce que la croissance des dépenses de consommation fédérales ralentisse à un taux annuel moyen de 0,8% entre 2021 et 2025.

Comme on aurait pu le craindre, le taux de chômage au pays ne devrait pas revenir aux niveaux pré-COVID avant 2025.

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