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GNL Québec: des écologistes demandent le départ du président du BAPE

GNL Québec souhaite construire un gazoduc à travers le Québec.
Photo: Sean Gallup/Getty Images

Biaisées, les consultations du BAPE sur le projet d’usine de liquéfaction de GNL Québec? C’est du moins l’impression de six groupes environnementaux, qui ont demandé jeudi la démission du président de la commission, Denis Bergeron.

Dans un communiqué envoyé à divers médias, les six groupes, dont La Planète s’invite au Parlement, accusent le président de la commission d’enquête d’avoir «démontré […] qu’il a un biais favorable face au projet» controversé.

Jusqu’en 2011, soit avant son arrivée au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), M. Bergeron occupait un poste au sein de l’Association canadienne de l’industrie de la chimie (ACIC). L’organisme représente des dizaines d’entreprises, lesquelles visent notamment à transformer «des matières premières comme les liquides de gaz naturel, le pétrole, les minéraux».

«Par ses liens étroits passés avec l’industrie gazière, M. Denis Bergeron ne possède pas, à priori, les qualités nécessaires à la présidence d’une telle commission», s’insurgent en choeur les six organismes qui demandent sa tête.

Rejoint par Métro, l’équipe de la commission a indiqué qu’elle n’avait «pas de commentaire à ce sujet».

Refus d’entendre des questions

Co-signée par l’ex-cheffe bloquiste Martine Ouellet, la demande de démission envoyée jeudi accuse Denis Bergeron de manquer d’écoute.

«La directrice générale de Nature Québec [Alice-Anne Simard] a demandé [à M. Bergeron] s’il allait considérer les GES émis lors de l’extraction, relate-t-on. Un premier manquement de sa part en refusant de répondre à la question, ce qui démontre un très grand manque de transparence.»

L’épisode remonte au 21 septembre. Mme Simard pose la première question des audiences. «Est-ce que vous allez évaluer l’ensemble des gaz à effets de serre produits par le projet, de l’extraction du gaz jusqu’à sa combustion sur les marchés internationaux?», demande-t-elle, avant d’enchaîner: «selon nos experts, c’est l’équivalent de 50 mégatonnes de GES.»

À ce moment, M. Bergeron indique que l’intervenante est «dans l’opinion». «C’est avec impatience que j’attendrai votre mémoire en deuxième partie. Je vais vous demander d’être patiente quant à la réponse. Vous allez devoir lire le rapport déposé au ministre à la mi-janvier», ajoute-t-il. Le président de la commission passe ensuite à la question suivante.

Le BAPE sur GNL Québec porte spécifiquement sur un projet d’usine de liquéfaction du gaz naturel. Celui-ci doit s’installer en bordure du fjord du Saguenay. Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, n’a pas encore émis de mandat pour étudier le transport de la matière dans un gazoduc qui prendrait racine en Ontario.

Déjà, lors de la première portion des audiences publiques, en septembre, plusieurs participants avaient déploré une séance confuse. Une deuxième période de questions doit se tenir, cette fois en ligne, à la fin du mois d’octobre.

C’est au plus tard le 13 janvier que le ministre Charette recevra le rapport final des commissaires.

Mobilisation étudiante

Le reste des audiences sur GNL ne s’annonce pas de tout repos. Des associations étudiantes représentant plus de 150 000 personnes préparent d’ailleurs une intervention à la fin du mois, afin de participer en grand nombre aux audiences du BAPE.

Un militant rapproché du milieu étudiant, Louis Couillard, nous a d’ailleurs confirmé qu’une mobilisation étudiante plus large s’annonce. Une sortie médiatique est prévue la semaine prochaine.

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