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Crime organisé: Québec délie les cordons de sa bourse pour soutenir la police

Une voiture de police
Photo: Josie Desmarais/Archives

Motivé par une augmentation rapportée de la violence dans certains quartiers de Montréal, Québec délie les cordons de sa bourse. Le gouvernement de François Legault investira 27,6 M$ supplémentaires sur trois ans pour permettre à la police de démanteler le crime organisé dans la province.

De ces sommes, plus de 4 M$ iront directement au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour contrôler le trafic d’armes à feu et les activités de gangstérisme. La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, en a fait l’annonce mardi.

Québec redistribue par ailleurs une somme totale de 4,5 M$ en produits d’armes confisquées, telle que la loi le prescrit. Le SPVM touche un peu moins d’un million de cette enveloppe. S’ajoutent à cela plus de 32 M$ en lutte au crime organisé. Québec avait déjà inscrit ces sommes au dernier budget.

Critiquée récemment, l’escouade Quiétude du SPVM touchera des fonds. La semaine dernière, un chercheur, Ted Rutland, rapportait qu’un homme noir était 42 fois plus susceptible qu’un homme blanc d’être visé par une arrestation de cette équipe.

Interrogé sur le sujet, la ministre Guilbault a laissé planer le doute sur l’étude, comme le premier ministre François Legault l’avait fait la semaine dernière.

«Cette étude a été faite par un professeur qui nous recommandait durant la première vague de libérer toutes les personnes incarcérées pour éviter la COVID», a ajouté l’élue caquiste. Selon elle, «il faut mettre des moyens et de l’argent en place» pour contrôler le trafic d’armes.

«Tous les policiers ne travaillent pas en fonction de l’origine des gens.» – Sylvain Caron, directeur du SPVM

Hausse des événements violents

Le service policier de la métropole québécoise rapporte une hausse des violences armées depuis le début de la pandémie. Des quartiers comme le Vieux-Montréal et Montréal-Nord font notamment partie des secteurs surveillés.

À pareille date l’an dernier, il y avait eu une vingtaine d’échanges de coups de feu en moins que cette année, a confirmé Sylvain Caron, de passage à Québec.

«Une hausse atypique de ce type d’événements», a-t-il laissé entendre. D’ailleurs, la pandémie a «sans doute» eu un impact sur cette tendance, a convenu M. Caron.

La CRAP exaspérée

Le porte-parole de la Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP), Alexandre Popovic, a appris avec surprise que Québec ajoutait des sommes dans les services policiers, mardi.

«Je n’étais pas au courant que la police avait besoin de plus d’argent», lance-t-il avec ironie.

Alors même que certains militants appellent à réduire le financement à la police, M. Popovic s’étonne que Québec renchérisse. «Force est de constater que, quand il s’agit de la police, le gouvernement a toujours de l’argent», observe-t-il.

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