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Coupes en recherche: Marois recule d'un pas

Martin Ouellet - La Presse Canadienne

QUÉBEC – Le gouvernement Marois recule devant le tollé et réduit à 36,5 millions $ les coupes exigées cette année au secteur de la recherche.

L’effort de 63 millions $ demandé par le gouvernement aux chercheurs était «peut-être trop grand», a admis la première ministre Pauline Marois, mercredi, à l’Assemblée nationale.

«Nous étions conscients que l’effort demandé était grand, peut-être trop grand (…) et, à partir de là, nous avons travaillé à dégager des fonds», a-t-elle dit lors d’un échange pendant la période de questions.

En grattant les fonds de tiroirs, le gouvernement a trouvé 26,5 millions $ à distribuer aux trois fonds et consortiums de recherche. De ce montant, 8 millions $ iront au Fonds de recherche du Québec en santé (FRQS), rayant du même coup 80 pour cent de la coupe de 10 millions $ initialement imposée par Québec à cette filière.

Les chercheurs en santé, à l’origine d’une vaste campagne-choc contre les compressions mettant en vedette une femme souffrant de cancer, ont salué en point de presse ce nouveau recul du gouvernement.

«Le gouvernement nous a écoutés, il a été sensible à nos demandes et nos demandes n’étaient pas énormes, ce ne sont pas des sommes importantes. On demandait simplement de reconduire nos budgets pour essayer de poursuivre nos activités de recherche sans coupes majeures», a dit le directeur du Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec, Serge Rivest.

Sur les 26,5 millions $ alloués par le gouvernement pour réduire les compressions, 15 millions $ proviennent du fonds consolidé, 6,5 millions $ du ministère du Développement durable et le reste du ministère de l’Enseignement supérieur.

Trouver les sommes a été une tâche ardue compte tenu du contexte budgétaire dans lequel est plongé le gouvernement, a dit le ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, à qui incombe la responsabilité de la recherche.

«On fait un bout de chemin, mais c’est très compliqué. J’ai travaillé fort avec des gens de l’équipe de mon ministère, des gens de notre gouvernement», a-t-il déclaré.

La semaine dernière, la première ministre Marois avait indiqué que son gouvernement allait dégager des sommes supplémentaires pour la recherche mais avait pris soin de préciser qu’il ne s’agirait pas «d’un pactole».

Accusée par l’opposition officielle d’agir dans l’improvisation, Mme Marois a défendu le droit de son gouvernement de revoir ses décisions au gré des circonstances.

«Qu’en cours de route on soit capable d’être à l’écoute, on soit capable de comprendre que certains choix pouvaient être modifiés, qu’on pouvait apporter des améliorations, moi, je trouve qu’on devrait se réjouir de notre attitude plutôt que de la condamner», a-t-elle lancé.

Le chef libéral intérimaire, Jean-Marc Fournier, a demandé à la chef du gouvernement de ne pas s’arrêter à mi-chemin. À son avis, les compressions en recherche sont une erreur et doivent être annulées.

«Il y a 63 millions de coupures improvisées. Les crédits ne sont même pas adoptés, vous êtes déjà en train de remarquer que vous avez fait une erreur. Est-ce que vous pouvez au moins la remarquer au complet, votre erreur? Vous avez coupé 63 millions $, vous vous trouvez bien fine d’en (re)mettre 20. Est-ce que c’est possible de remettre aux chercheurs l’argent qu’ils ont besoin?», a-t-il fait valoir.

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