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Intimidation: l’UMQ appelle au «respect» des élus municipaux

UMQ Suzanne Roy
La présidente de l'UMQ, Suzanne Roy. Photo: Denis Beaumont/Archives Métro

Plusieurs élus municipaux, à Montréal comme ailleurs dans la province, ont subi des menaces de mort, des insultes et d’autres formes d’intimidation dans les derniers mois. Un phénomène en hausse qui inquiète l’Union des municipalités du Québec (UMQ).

«On voit une augmentation des cas d’intimidation et d’attaques personnelles. On a même vu que dans certains cas, dans les derniers mois, ça a amené certains maires à quitter leurs fonctions», soulève la présidente de l’UMQ, Suzanne Roy, en entrevue à Métro. La popularité grandissante des réseaux sociaux, combinée à la pandémie, aurait contribué à exacerber ce triste phénomène, selon la mairesse de Sainte-Julie.

«Cette fausse impression que derrière un écran, il n’y a pas d’être humain, ça amène des dérives importantes», constate Mme Roy.

Le printemps dernier, un Montréalais a été accusé de menaces de mort et de harcèlement à l’endroit de la mairesse Valérie Plante. Ailleurs au Québec, le maire de Pierreville, Éric Descheneaux, a annoncé son intention de démissionner de ce poste à la tête de la municipalité du Centre-du-Québec, après avoir subi des propos homophobes à répétition.

La mairesse par intérim de Saint-Jean-sur-Richelieu, Claire Charbonneau, a elle aussi démissionné en mai dernier en raison de menaces faites à son intégrité physique et psychologique. Elle a alors retrouvé son poste de conseillère municipale.

«On veut avoir des opinions divergentes, mais il faut qu’on puisse en discuter sans tomber dans des menaces et des attaques personnelles.» -Suzanne Roy, présidente de l’UMQ

Déclaration

Face à cette escalade de propos violents à l’égard d’élus municipaux, l’UMQ presse donc les villes du Québec d’adopter, en séance du conseil municipal, une déclaration visant à condamner ces actes d’intimidation. «La démocratie dans le respect, par respect pour la démocratie» est d’ailleurs le titre de la nouvelle campagne de l’UMQ.

«Ça nous semblait primordial, étant donné qu’on va aller en scrutin en novembre prochain, de remettre les valeurs [démocratiques] au premier plan», explique Mme Roy. Elle espère ainsi éviter, notamment, que la campagne électorale à venir dans les municipalités de la province soit synonyme d’insultes contre les élus sur les réseaux sociaux.

«C’est important d’utiliser cette campagne électorale pour montrer qu’on peut avoir des débats sans qu’il y ait des attaques personnelles», renchérit-elle. Elle rappelle d’ailleurs que les citoyens qui intimident des élus, sur les médias sociaux ou par d’autres moyens, s’exposent à des poursuites judiciaires.

Contacté par Métro, le cabinet de la mairesse Valérie Plante a indiqué qu’il évaluera la possibilité d’adopter cette déclaration de l’UMQ pendant la séance du conseil municipal du mois de février. Par écrit, il réitère l’importance de garantir à tous les élus «un climat de travail sain dépourvu de toute forme de harcèlement». Il qualifie donc cette campagne de sensibilisation d’«excellente initiative».

«À l’aube des élections municipales, dans le climat pandémique que l’on connaît, la polarisation des débats sur les médias sociaux nous touche tous et toutes. Nous accueillons avec enthousiasme la campagne de l’UMQ. Ses membres peuvent compter sur l’appui d’Ensemble Montréal», a pour sa part réagi le chef du parti d’opposition officielle à l’hôtel de ville, Lionel Perez.

Aussi à Québec

La chef du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, a elle aussi salué cette initiative de l’UMQ, sur les réseaux sociaux.

Plusieurs élus provinciaux ont d’ailleurs subi de l’intimidation dans les derniers mois. Le premier ministre du Québec, François Legault, a notamment reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux, tout comme le député péquiste Pascal Bérubé.

Plan d’action

L’UMQ compte par ailleurs concevoir un plan d’action dans le cadre de cette campagne de sensibilisation. Celui-ci devrait par exemple permettre aux élus municipaux d’avoir accès à des formations sur les règles de bienséance sur les réseaux sociaux.

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