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Vaccination: le secteur privé veut faire sa part

Un poste de vaccination au site aménagé du Palais des Congrès. Photo: Josie Desmarais/Métro

Ressources humaines, formation du personnel, lieux de vaccination et chaîne logistique: le secteur privé veut prêter main-forte au gouvernement du Québec avec la campagne de vaccination de masse contre la COVID-19.

Pour l’instant, la vaccination se fait seulement auprès des aînés et des travailleurs de la santé. Mais bientôt, il faudra vacciner des masses de gens dans des lieux assez vastes pour respecter la distanciation sociale.

Dans la mesure où le réseau de la santé aura encore des cas de COVID-19 à traiter et des employés absents, comment s’assurer du bon déroulement de la campagne de vaccination? Pour aider le secteur public, des entreprises privées sont prêtes à fournir leur personnel médical – infirmières et médecins.

Parmi celles-ci, on compte l’entreprise CAE spécialisée dans la formation de professionnel et l’élaboration de simulateurs.

Formation des vaccinateurs

La vice-présidente aux affaires publiques et communications mondiales chez CAE, Hélène Gagnon, explique que l’entreprise a récemment conçu une application mobile pour aider à la formation du personnel de vaccination. L’équipe a réussi à élaborer un prototype en seulement 4 jours.

«On le sait, le personnel médical est pris à la gorge. À un moment donné, ils vont peut-être être submergés par des cas. Ça va prendre plus de monde pour vacciner des masses», émet Mme Gagnon.

Le gouvernement a déjà prévu de faire appel à d’autres types de professionnels qui habituellement ne vaccinent pas, ainsi qu’à des étudiants, indique la médecin spécialiste de la Santé publique, Maryse Guay.

Or, Hélène Gagnon pense que l’application de CAE pourrait servir à former rapidement et éviter les erreurs.

À l’aide d’une peau synthétique, l’application permet au vaccinateur de se pratiquer, explique Mme Gagnon. En fonction de l’angle de la caméra, la technologie indique si le vaccinateur passe ou non le test.

De son côté, Maryse Guay rappelle qu’il y a tout de même tout un processus lié à la vaccination. «Vacciner ne se limite pas qu’à mettre une aiguille dans un muscle. C’est plus global. Ça part du consentement, des explications, il y a des manières particulières de faire du counseling auprès des personnes qui veulent se faire vacciner», explique-t-elle en indiquant que de la formation est déjà organisée.

Lieux de vaccination et chaîne logistique

Par ailleurs, le secteur privé est prêt à fournir des lieux de vaccination très vastes.

En effet, le système public est habitué à vacciner des foules, mais ce sera une des premières fois que cela se fera dans le respect des mesures de distanciation sociale.

Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, explique que des entrepôts privés sont disponibles à cet effet.

«C’est un appel que le gouvernement pourrait faire en disant: moi sur mon territoire, j’ai des endroits où je suis bien outillé et d’autres moins. Est-ce qu’il pourrait y avoir des solutions qui seraient proposées par des partenaires privés?», mentionne-t-il.

Maryse Guay indique que les cliniques de vaccination de masse ont tout de même l’habitude puisqu’elles gèrent la vaccination contre la grippe chaque année. «Même à l’automne dernier, elle devait se faire dans le respect des mesures sanitaires», soutient-elle.

Un autre élément pour lequel le secteur privé pourrait être mis à contribution est tout ce qui entoure la chaîne logistique, c’est-à-dire le transport et l’entreposage. «Il y a un certain nombre de congélateurs dans les hôpitaux, mais beaucoup d’entreprises ont des congélateurs qui ont de grosses capacités», indique Michel Leblanc.

Billets électroniques

En outre, le secteur de l’événementiel peut aider à émettre des billets électroniques précisant des lieux et des heures d’arrivée.

«On a des millions de gens à qui on va vouloir dire, c’est à telle heure à tel endroit. Comment faire en sorte de rejoindre tout le monde ou comment faire en sorte que les gens puissent d’eux-mêmes s’inscrire?», demande Michel Leblanc.

En effet, pour l’instant, le tout est géré par l’entremise de textos. On peut présumer que la méthode devra évoluer lorsqu’il faudra vacciner plusieurs personnes en même temps et à des endroits différents.

La relationniste aux Services des affaires publiques et stratégies du Ministère de la Santé et des Services sociaux, Marie-Louise Harvey, indique que les travaux concernant la vaccination sont toujours en cours et évoluent continuellement en fonction de la situation.

«Les différentes opportunités pour répondre aux besoins des prochains mois sont actuellement évaluées, mais aucune décision n’est encore prise», écrit-elle.

Elle précise toutefois que le ministère accueille favorablement les offres du secteur privé et que ces dernières devraient être analysées «avec intérêt».

De son côté, Maryse Guay a bon espoir d’avoir déjà beaucoup de ressources disponibles dans le réseau de la santé pour faire une vaccination de qualité. Elle n’écarte toutefois pas la possibilité de faire affaire avec d’autres ressources si nécessaires.

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