Fronde des syndicats contre le projet de loi 59
La Journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail du 28 avril commémore les travailleuses et les travailleurs morts ou blessés au travail mais c’était aussi l’occasion de réitérer la fronde des syndicats québécois contre le projet de loi 59.
Le projet de loi 59, proposé par le Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec, Jean Boulet, vise à réformer le régime de santé et de sécurité du travail.
Des organisations syndicales comme la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) ont dénoncé le nombre de victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles, qui s’élève à 173 cette année, devant l’Assemblée nationale.
D’une même voix, elles exhortent le ministre Boulet de prévoir dans son projet de loi de meilleurs mécanismes de prévention, une mise à jour de la liste des maladies professionnelles, des solutions concrètes dans le secteur de la construction, là où l’on compte le plus de décès année après année et une meilleure prise en charge des accidentés, «contrairement à ce que prévoit le projet de loi no 59.»
Pour le syndicat national de la fonction publique (SCFP), le projet de loi 59 est «inacceptable».
«Aujourd’hui, au lieu de le bonifier, le gouvernement veut remettre en question plusieurs fondements du régime de santé et de sécurité du travail, dont notamment l’opinion du médecin traitant au profit de celui de l’employeur. C’est un retour en arrière que nous n’accepterons pas!», a déclaré Benoit Bouchard, président du SCFP sur le site du syndicat.
Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) se dit «grandement déçu du projet de loi proposé, car celui-ci prévoit de nombreux reculs en matière de réparation des lésions professionnelles».
«Qu’attend le ministre pour protéger adéquatement les travailleuses et travailleurs? Le projet de loi 59 n’est pas encore adopté, il est donc encore possible de le modifier. Espérons que le ministre saisira l’occasion et qu’il ne laissera pas tomber les travailleuses et les travailleurs.» – Line Lamarre, présidente du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
«Si le gouvernement veut réduire les coûts, il devrait plutôt multiplier les efforts de prévention. L’accident le moins coûteux est toujours celui qui ne se produit pas!», ajoute Mme Lamarre.
En 2019, au Canada 925 personnes sont décédées d’un accident du travail selon l’Association des commissions des accidents du travail du Canada, dont 190 Québécois.
L’année la plus meurtrière au Canada est 2005 avec 1098 décès, au Québec c’est l’année 2017 avec 230 décès.