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Un rapport propose de réduire le nombre de corps policiers

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Photo: Josie Desmarais/Métro

Réduire de 31 à 13 le nombre de services de police, créer une unité en cybercriminalité et instaurer des «mesures audacieuses» en termes de diversité: voilà quelques-unes des 138 recommandations présentées dans un rapport visant à moderniser la Loi sur la police.

Un comité coordonné par l’ex-maire de Sherbrooke Bernard Sévigny a présenté mardi matin le fruit de diverses audiences, consultations et sondages lancés depuis l’hiver 2020, s’inscrivant dans la vague d’un livre vert sur la réalité policière au Québec.

Si la réforme proposée n’affecterait pas Montréal, plusieurs corps de police se retrouveraient fusionnés. La Sureté du Québec couvrirait un plus grand nombre de territoires pour pallier la refonte. «Les services de police de petite taille sont de plus en plus dépassés par la nouvelle criminalité», explique-t-on dans le rapport de près de 500 pages.

Intégrer l’Unité permanente de corruption (UPAC) à une nouvelle unité spécialisée en crimes économiques et en cybercriminalité est suggéré. On y regrouperait des acteurs des sphères publiques et privées, qui y partageraient des connaissances en la matière.

«Est-ce que le système policier au Québec dans son état actuel est en mesure de faire face aux nouvelles formes de criminalité, de cybercriminalité, et à la portée extraterritoriale des réseaux criminels? La réponse est non», a tranché M. Sévigny mardi.

Miser sur la diversité

Afin d’améliorer la diversité des corps policiers, une stratégie de recrutement agressive est proposée. Un programme d’accès égalitaire pourrait être mis en place, tout comme un programme de bourse et de prêts destiné aux aspirants agents issus de populations racisées.

Le tout vise à améliorer la présence de policiers appartenant à des minorités visibles et ethniques, qui demeure «famélique».

«Dans une société métissée comme le Québec, que des services policiers d’envergure ne comptent aucun représentant des minorités visibles ou ethniques dans leurs rangs est inadmissible», écrit-on dans le rapport.

Les critères d’admission en techniques policières pourraient également être revus. Une pondération égale serait accordée aux notes et à l’intelligence émotionnelle, à la hauteur de 40%, tandis que 20% du test d’entrée serait consacré aux tests physiques.

«En raison des difficultés à répondre aux nouvelles exigences qu’impose la réalité, les critères d’admissibilité en techniques policières basés exclusivement sur la performance scolaire doivent être modifiés», plaide-t-on.

Une formation universitaire serait nécessaire pour atteindre certains niveaux de gestion, tandis que tous les agents devraient suivre un minimum de 30 heures de formation continue par année.

Prioriser la santé mentale

On souhaite que les corps policiers soient davantage «branchés sur les besoins de la population.» Pour ce faire, on propose une meilleure concertation avec le milieu communautaire, par la création de pôles regroupant les postes et les organismes.

«Le système public a failli: en 2019 seulement, plus de 80 000 interventions ont été effectuées par les services de police québécois auprès de personnes ayant des problèmes de santé mentale.» – extrait du rapport

Un financement accru du milieu communautaire est souhaité. «Il est d’ailleurs préoccupant que certaines des ressources psychosociales travaillant aux côtés des patrouilleurs soient actuellement rémunérées par les municipalités ou les services de police eux-mêmes», constate-t-on.

Pour assurer le bien-être des agents, un programme national de soutien et de prévention du suicide devrait être créé. Une évaluation psychologique annuelle devrait être effectuée chez tous les policiers occupant des postes spécialisés.

Les recommandations ont été déposées à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault. Le comité consultatif a été formé spécialement pour moderniser la Loi sur la police, inchangée depuis 20 ans.

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