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Éditorial: non à la troisième dose de vaccin pour tous

Un jeune homme pointe son bandage après avoir reçu une troisième dose de vaccin contre la covid-19
Photo: Violeta Stoimenova/iStock

ÉDITORIAL – C’est reparti. Le Québec vit à nouveau une flambée d’infections de COVID-19, fracassant les records établis au plus fort de la seconde vague. Avec un variant Omicron plus contagieux et appelé à prendre de l’ampleur, tout le monde appréhende le pire. Dès hier, on a vu de nouveaux appels pour que le gouvernement offre la troisième dose de vaccin à l’ensemble de la population adulte. Métro dit non.

Le Québec ne serait pourtant pas seul s’il décidait d’aller dans cette direction. Cette semaine, le voisin ontarien a justement annoncé que la dose de rappel serait offerte à tous les résidents de 18 ans et plus. Et pourtant, Métro dit non.

Oui à la troisième dose pour les aînés. Oui à la troisième dose pour les travailleurs de la santé. Oui encore pour les populations vulnérables.

Mais pour moi? Non. Pas pour vous non plus, si vous avez aussi la trentaine et la santé dans le tapis. Du moins, pas tant que le reste du monde n’aura pas eu accès à une couverture vaccinale minimale.

«Bon, regarde le white savior qui veut qu’on s’occupe de l’Afrique», me dites-vous. Au contraire. Ceci est une position purement égoïste et rationnelle.

Rappel des faits. Le Québec est à quelques décimales d’avoir offert deux doses de vaccin à 90% de sa population de 12 ans et plus. Les enfants d’âge scolaire s’en viennent s’ajouter au décompte. En Afrique, ça varie d’un pays à l’autre, mais la moyenne est de seulement 7%. Le portrait est semblable dans les autres régions moins développées de la planète.

À l’échelle planétaire, on distribue chaque jour six fois plus de doses de rappel que les doses initiales reçues dans les pays à faible revenu, selon l’OMS.

Surprise, c’est de l’Afrique que surgit le tout dernier variant qui nous préoccupe. Le dernier, le Delta, nous est arrivé de l’Inde avant que la vaccination ne prenne de l’ampleur dans ce pays.

Les populations non vaccinées transmettent le virus plus efficacement. Plus le virus peut se reproduire, plus il peut muter. Et c’est pour ça que Métro dit non à la troisième dose au Québec, au Canada et ailleurs dans les pays développés. Si on a de l’argent à mettre là-dessus, qu’on l’envoie là où la couverture vaccinale laisse à désirer.

Est-ce qu’on doit cesser d’acheter en gros? Envoyer des doses aux pays en question, ou à COVAX? Envoyer des ressources humaines pour faciliter les opérations? Lever les brevets pour permettre la production de médicaments génériques? Les gouvernements décideront des méthodes à adopter. Mais en ce qui nous concerne, on va s’opposer à la troisième dose pour tous tant que le reste du monde n’aura pas vacciné adéquatement la majorité de sa population.

Qu’est-ce qu’on fait en attendant? On télétravaille. Et on fête Noël à 10…

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