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Rassemblements de Noël: François Legault aurait la bonne approche

Famille à Noël
Photo: iStock

Le mot d’ordre pour les Fêtes: prudence. Québec permet aux citoyens de se retrouver ensemble dans des groupes de dix personnes au plus. Mais en même temps, on fait appel au bon sens de tous, en demandant aux gens de ne pas le faire. Même si elle peut sembler contradictoire, la stratégie employée par François Legault pour les rassemblements de Noël pourrait s’avérer la bonne, estime une psychologue.

«J’invite tous les Québécois qui sont capables de reporter ces [fêtes à 10 personnes] à le faire», a demandé le premier ministre François Legault, lors d’un point de presse mercredi.

Dès le 26 décembre, les rassemblements dans les domiciles seront limités à 6 personnes, ou deux bulles. Mais pour le 25, la limite demeure 10 personnes ou trois bulles. En n’imposant aucune restriction additionnelle pour Noël, l’administration Legault fait appel à l’autonomie des Québécois, analyse la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.

«On s’attendait à ce qu’on joue la ligne dure, après avoir vécu de grands confinements. Mais le message employé, c’est qu’on laisse à ceux qui en ont réellement besoin la possibilité de voir des gens, explique-t-elle. On fait appel à leur sens de la mesure. On voit que la santé psychologique des gens a fait partie des considérations du gouvernement.»

Annoncer les mesures en vigueur pour Noël n’était pas idéal, «parce que vivre dans l’incertitude, c’est une des choses les plus difficiles psychologiquement», convient la Dre Beaulieu-Pelletier. «Mais la pire chose, c’est de créer des faux espoirs. On l’a fait en réduisant le nombre de personnes admises dans les maisons. Vaut mieux attendre pour annoncer quelque chose et de demeurer dans l’incertitude», indique-t-elle.

Le message du premier ministre aux personnes non vaccinées, qui totalisent 10% des Québécois, était on ne peut plus clair. «Pour le Québec, s’il vous plaît, restez chez vous», a dit le premier ministre. Quant à l’efficacité d’une telle approche, la Dre Beaulieu-Pelletier exprime une certaine réserve.

«Durcir le ton, c’est tenter de contrôler, ce qui peut augmenter la frustration des gens. Mais c’est bien d’expliquer les risques de contamination, de responsabiliser les gens. Il y a un certain équilibre dans le message envoyé», indique-t-elle.

Face à la solitude

Les Québécois s’apprêtent donc à vivre un deuxième Noël consécutif sous le thème de la restriction. La nouvelle peut être difficile à encaisser pour certaines personnes, qui associent la fête à une source de réconfort et à une occasion permettant de créer des connexions interpersonnelles.

«C’est un moment d’espoir qui se transforme finalement en solitude, en déconnexion. Malgré le contexte, il est crucial pour les gens de trouver des moments de connexion, de repos, de plaisir. Même s’il n’y a pas de gros partys», croit-elle.

Il sera crucial d’accorder une attention particulière aux individus qui célébreront les Fêtes seuls. «Parfois, on a peur de déranger les autres, d’être intrusifs. Ce n’est pas le temps: il faut les contacter. Pas besoin de leur parler pendant trois heures, juste une petite attention peut faire toute la différence», rappelle-t-elle.

Heureux dans les circonstances

Ce n’est pas que dans les résidences privées que les rassemblements ont été limités. Un maximum de six personnes pourront s’asseoir ensemble au restaurant, ou les résidents de deux adresses distinctes. Malgré tout, l’Association restauration Québec (ARQ) s’avoue soulagée. «Simplement de pouvoir rester ouvert, ça demeure un immense soulagement. Ça ne sera pas facile, mais c’est toujours mieux que rien», réagit le responsable des communications Martin Vézina.

En plus de voir leur capacité d’accueil limitée à 50%, les restaurants devront fermer leurs portes à 22h. Dans les circonstances, ils pourront effectuer un service de moins qu’auparavant. Le gouvernement fédéral a toutefois annoncé des mesures financières qui compenseront partiellement les pertes encourues.

Le principal défi de l’industrie sera toutefois la rétention de la main-d’œuvre. À force d’être mis à pied, ou face à l’incertitude qui règne avec les mesures sanitaires changeantes, plusieurs employés quittent le navire. «Voir les mesures sanitaires changer sans cesse nous fait mal, convient M. Vézina. Déjà que plusieurs restaurants avaient de la difficulté à recruter avant la pandémie, ils perdent des employés clefs avec ce qui se passe présentement.»

Depuis le début de la pandémie, près de 3000 restaurants ont fermé leurs portes au Québec, totalisant environ 15% des établissements de la province.

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