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Premières Nations: la CAQ et son bilan «historiquement décevant»

Ghislain Picard, chef de l'APNQL.
Le chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard Photo: Josie Desmarais/Métro

Du refus de reconnaître l’existence du racisme systémique à l’adoption de la loi 96, voici le portrait du bilan «historiquement décevant» du gouvernement Legault en matière de relations avec les Premières Nations que dresse l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL).

Dans un communiqué publié aujourd’hui, l’APNQL ne mâche pas ses mots pour décrire l’«indifférence», le «mépris» et le «paternalisme» de la Coalition avenir Québec (CAQ) envers les Premières Nations.

Respect de la langue et de la culture, droits de l’enfance et discrimination, le gouvernement Legault n’a livré sur aucun de ces aspects et a démontré non seulement de l’arrogance, mais aussi un manque flagrant de considération pour les réalités des Premières Nations.

Ghislain Picard, chef de l’APNQL

À l’horizon des prochaines élections provinciales, l’APNQL compte bien se faire entendre au cours des prochains mois. Pour elle, le respect des droits fondamentaux des Premières Nations en dépend.

«Quatre années de rendez-vous manqués»

L’APNQL pointe du doigt différents «reculs sur les droits fondamentaux» qui se sont enchaînés depuis presque quatre ans. Le premier ministre Legault, alors fraîchement élu, avait fait part de son désir de multiplier les ententes de «nation à nation», comme le rappelle le communiqué.

Les bottines du gouvernement Legault n’ont jamais suivi les babines […] Nous avons malheureusement assisté à quatre années de rendez-vous manqués.

Ghislain Picard, chef de l’APNQL

Cependant, la liste dressée par l’APNQL est longue, en commençant par la récente adoption du projet de loi 96. L’APNQL considère la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français comme un «revers historique». Selon elle, la loi «bafoue» l’exemption des communautés autochtones dans l’application de la Charte de la langue française.

L’entêtement du gouvernement Legault à ne pas reconnaître le racisme systémique à l’égard des Premières Nations n’a fait que détériorer la situation. Le rapport de la coroner Kamel entourant la mort de Joyce Echaquan recommandait pourtant une telle reconnaissance.

L’APNQL rappelle aussi que le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, s’était positionné à ce sujet. Il s’était engagé à inclure la notion de sécurisation culturelle dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSS), mais cela ne s’est pas concrétisé.

«Ce printemps, le gouvernement a renié sa parole en renonçant à amender la LSSS en ce sens», déclare l’APNQL.

L’APNQL reproche aussi au gouvernement de contester à la Cour suprême du Canada la compétence des Premières Nations en matière de services à l’enfance et à la famille. Cette position du gouvernement vient contrer la décision de la Cour d’appel du Québec et les recommandations des commissions Viens et Laurent. Elles reconnaissent notamment le droit à l’autodétermination et l’autonomie en matière de services à l’enfance et à la famille.

Le cabinet du premier ministre n’a pas voulu faire de commentaire. Celui du ministre Lafrenière n’a pas encore répondu à notre demande au moment d’écrire ces lignes.

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