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Poursuite: les proches de Joyce Echaquan réclament 2,7 M$

De gauche à droite: le Chef de la communauté de Manawan, Sipi Flamand, la mère de Joyce Echaquan, Diane Dubé, le procureur Me Patrick MArtin-Ménard, le conjoint de Joyce Echaquan, Carol Dubé et le Grand Chef de la nation Atikamekw, Constant Awashish
De gauche à droite: le Chef de la communauté de Manawan, Sipi Flamand, la mère de Joyce Echaquan, Diane Dubé, le procureur Me Patrick Martin-Ménard, le conjoint de Joyce Echaquan, Carol Dubé, et le Grand Chef de la Nation Atikamekw, Constant Awashish Photo: Quentin Dufranne / Métro Média

Les proches de Joyce Echaquan ont déposé aujourd’hui une poursuite au civil visant le CISSS de Lanaudière et deux employés qui étaient présents lors du décès de Mme Echaquan. Au-delà des dommages compensatoires, la poursuite demande des dommages punitifs à l’endroit de l’infirmière qui a tenu les propos enregistrés dans la vidéo et du médecin qui a pris en charge Joyce Echaquan. Le total réclamé atteint 2,7 M$.

Pour ce qui est des dommages punitifs, la poursuite réclame 20 000 $ à l’infirmière Paule Rocray. Selon Me Patrick Martin-Ménard, le procureur qui représente la famille, Mme Rocray a porté «intentionnellement atteinte» aux droits à la dignité, à l’égalité et au secours de Joyce Echaquan.

Me Martin-Ménard a reconnu que le fait de demander des dommages punitifs au CISSS était inhabituel. La somme réclamée s’élève à 500 000 $. Selon lui, cette demande est justifiée par l’inaction du CISSS à la suite du rapport de la commission Viens, déposé deux ans avant le décès de Mme Echaquan. Ce dernier faisait état de racisme à l’hôpital de Joliette.

«Le CISSS de Lanaudière savait ou devait savoir qu’en ne faisant rien la situation fondamentalement attentatoire aux droits fondamentaux des gens de la communauté de Manawan allait continuer, explique Me Martin-Ménard. De cette façon, c’était tout à fait prévisible que des gens comme Joyce Echaquan allaient subir [ce qu’elle a subi].»

Le conjoint de Joyce Echaquan, Carol Dubé, s’est par la suite exprimé avec beaucoup d’émotion, au lendemain de la commémoration des deux ans du décès de sa conjointe. Selon lui, cette poursuite vise à trouver une guérison pour lui et toutes les personnes affectées par le décès de Mme Echaquan.

Il faut que ça change […] pour la mémoire de ma femme. Pour l’honorer, et pour ne pas qu’elle soit morte en vain.

Carol Dubé, conjoint de Joyce Echaquan.

Une poursuite à la portée politique

Au-delà de l’aspect pénal, la famille et les représentants des communautés autochtones espèrent que leurs démarches permettront au gouvernement du Québec d’entendre leurs revendications. Ils lui demandent d’appliquer le Principe de Joyce, qui vise à garantir à tous les Autochtones le droit d’avoir accès à tous les services de santé et services sociaux sans aucune discrimination.

«On fait ça parce qu’on veut rendre justice à Joyce et on veut rendre justice à tous les Autochtones», a expliqué le Grand Chef du Conseil de la Nation Atikamekw, Constant Awashish. «On veut pouvoir vieillir en sachant que nos enfants et nos petits-enfants peuvent vivre librement leur identité et qu’ils peuvent recevoir des services publics tout en étant sécures.»

Carol Dubé s’est par la suite directement adressé au premier ministre Legault à propos du refus ce dernier de reconnaître l’existence du racisme systémique.

«Legault refuse de reconnaître le racisme systémique. Je lui demande des preuves que le racisme systémique n’existe pas», a-t-il lancé.

La mère de Joyce Echaquan, Diane Dubé, a soutenu cette volonté que le premier ministre fasse un «effort de son côté» concernant le racisme systémique.

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