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Ces animaux victimes des stéréotypes de l’Halloween

Photo: Josie Desmarais/Métro

Araignées, chauves-souris, loups, corbeaux… Ce n’est pas parce que ces créatures ont tendance à nous effrayer et à alimenter nos phobies qu’il ne faut pas les protéger, rappelle Conservation de la nature Canada (CNC), en cette période d’Halloween.

Ces animaux figurent en effet sur de nombreux costumes maléfiques et sont associés à la menace et au danger. Tout en encourageant les enfants à se draper de déguisements terrifiants et à aller frapper aux portes de leurs voisins pour récolter des bonbons, CNC invite la population à en apprendre davantage sur «les mythes associés à ces espèces mal comprises».

«Les espèces qui nous donnent la frousse à l’Halloween sont avant tout incomprises, et plusieurs doivent être protégées», affirme l’organisme national voué à la conservation des milieux naturels.

Se soucier de leur survie

À travers ce message adressé aux Canadiens, CNC espère que les citoyens parviendront à surmonter leurs craintes de ces petites et grosses bêtes, et réussiront à se soucier de leur sort.

«C’est vraiment triste de constater que plusieurs de ces espèces sont tout simplement incomprises. Au lieu de les craindre, nous devrions avoir peur pour elles puisqu’elles sont nombreuses à être en péril ou même en voie de disparition», explique Claude Drolet, chargé de projet à l’intendance des terres à CNC.

D’énormes pertes ont été recensées chez plusieurs espèces de chauves-souris, indique CNC. À titre d’exemple, 90% des populations de petites chauves-souris brunes dans l’est du Canada ont été décimées par une infection fongique mortelle.

Le loup de l’Est est également considéré comme une espèce menacée. Cependant, l’image négative que les citoyens ont de ces animaux constitue une entrave à leur protection.

«Le problème, c’est que si les gens en ont peur, ils peuvent avoir du mal à comprendre pourquoi nous devons les protéger ou, pire encore, être ouvertement hostiles à ces animaux qui essaient tout simplement de survivre», poursuit Claude Drolet.

Ce dernier met le public en garde contre «les stéréotypes négatifs et empreints de crainte dont souffrent certains animaux».

En cette période de l’année, les films, costumes et décorations présentent des images qui vont de mignonnes à terrifiantes, avec des représentations d’espèces communément mal comprises et souvent craintes.

Conservation de la nature Canada (CNC)

Dissiper les mythes

En plus d’assurer la protection d’habitats essentiels à certaines de ces espèces, CNC se donne pour mission de dissiper certains mythes entourant ces animaux mal connus.

«Nous avons tendance à craindre ce avec quoi nous n’avons pas d’interaction. Bon nombre de ces espèces, comme les hiboux, les chouettes et les chauves-souris, sont nocturnes. Comme ces animaux sont actifs la nuit, nous n’avons pas la chance de bien les voir et d’apprendre à les connaître et à les apprécier», explique Claude Drolet.

Selon le spécialiste, les chauves-souris doivent leur réputation de suceuses de sang aux histoires de vampires. Or, au Canada, aucune des 18 espèces de chauves-souris présentes au pays ne se nourrit de sang. Elles sont toutes insectivores et se nourrissent d’insectes.

Certains hiboux et chouettes sont aussi en difficulté, rapporte CNC. Ces créatures de la nuit tiennent pourtant une place majeure dans nos écosystèmes.

«Ils font un travail aussi utile que redoutable pour contrôler les populations de rongeurs et jouent un rôle clé dans les écosystèmes forestiers. Malheureusement, nombre de nos hiboux et chouettes sont en déclin», déplore Claude Drolet.

À l’heure actuelle, CNC protège et gère des habitats qui abritent plus de 200 espèces en péril au Québec. Sans protection, ces plantes et animaux risquent de disparaître.

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