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Pour devenir infirmière, un examen déconnecté ?

Photo: iStock

51%. C’est le chiffre qui déçoit et met en colère. Des candidates à l’examen professionnel de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) ont été abasourdies par ce taux de réussite exceptionnellement bas à l’épreuve. Une situation qui jette des doutes sur sa pertinence.

Shanice Azor, candidate à la profession d’infirmière qui travaille présentement à l’Hôpital général juif (CEPI), dénonce une déconnexion entre l’examen et la réalité du terrain. Elle a raté l’épreuve par quelques points et demande son annulation pour ceux l’ayant échouée. Une requête à laquelle l’OIIQ est complètement opposé.

Un examen trop loin du terrain ?

Pour Mme Azor, «entre un examen écrit et le terrain, c’est vraiment différent». Elle précise qu’avant, il existait une simulation en plus de l’examen. La CEPI pointe du doigt que le questionnaire propose de multiples bonnes réponses et que l’OIIQ demande uniquement la meilleure d’entre elles. La deuxième meilleure rapporterait ainsi zéro point.

Du côté de l’OIIQ, la directrice de l’institution, Chantal Lemay, rappelle que «l’examen est écrit par une quarantaine d’expertes qui sont soit des enseignantes, soit des infirmières». L’objectif affiché? S’assurer que «la réalité de l’examen soit très proche du terrain».

Pourtant, Shanice Azor affirme que ses professeurs et des professionnels de la santé partagent sa vision des choses. Elle pense plutôt que «l’OIIQ a du mal à s’adapter».

Une mauvaise année ?

La cohorte de septembre 2022 a en effet échoué en très grand nombre à l’examen; le taux de réussite se situe habituellement autour de 80%, avance la CEPI. Là où Shanice Azor ne comprend pas son résultat, c’est qu’elle a reçu une préparation à l’examen à laquelle elle a obtenu une note de 85%, avant de couler le jour J avec 52%.

Ce qui l’a fait échouer? Shanice Azor ne pourra jamais savoir car l’OIIQ n’offre pas de revoir ses copies ni de demander la révision de sa note.

Pour Mme Lemay, l’examen n’a rien a voir dans cet échec massif, car celui-ci a suivi les mêmes critères. Elle croit que «ce qui est différent, c’est probablement la cohorte.» Elle conseille ainsi aux candidates déçues d’«aller poursuivre leurs consolidations», proposant d’exercer en tant que CEPI et de lire le livre de préparation.

Shanice Azor travaille déjà en tant que CEPI et affirme avoir «tout étudier pendant trois mois». Elle confie ne plus savoir quoi étudier.

Améliorer l’accès à la profession

Mme Azor propose de baisser la note de passage à 50% – contre 55% actuellement – et d’arrêter de limiter le nombre de tentatives à trois au Québec – une limite qui n’existe pas au pays. Elle exprime ainsi son désarroi de voir des personnes compétentes qui auraient échoué trois fois «aller travailler au McDo».

L’OIIQ refuse quant à lui catégoriquement de changer la note de passage. Chantal Lemay justifie ce choix pour «protéger le public en délivrant le permis aux personnes qui sont sécuritaires et autonomes». Par contre, Mme Lemay avance que l’OIIQ réfléchit à lever le nombre maximum de tentatives.

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