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Budget: un accueil positif du milieu économique, malgré des critiques

Le ministre des Finances, Eric Girard.
Le ministre des Finances, Eric Girard. Photo: Philippe Ruel/Collaboration spéciale

Le budget présenté mardi par le ministre des Finances Éric Girard a reçu un accueil plutôt positif des acteurs économiques de la province. Mais si les baisses d’impôts promises par Québec ont été en général saluées, des organismes et regroupements ont cependant émis des réserves quant à certaines mesures contenues ou manquantes dans le budget.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’est dite satisfaite des «actions fortes» prévues dans le budget, comme la baisse d’impôts de 1% pour les deux premiers paliers d’imposition de la province.

Plus grand regroupement de PME au pays avec 97 000 membres, la FCEI souligne par ailleurs «les mesures pour atténuer les pénuries de main-d’œuvre, dont celles relatives au Régime des rentes du Québec et à la régionalisation de l’immigration». La FCEI se dit également «encouragée par le plan de la gestion de la dette et le retour à l’équilibre budgétaire».

Elle déplore cependant «le manque d’annonces sur la fiscalité des PME, qui continue d’être injuste pour de nombreuses petites entreprises et d’être la plus lourde à l’échelle du pays».

«Enfin des baisses d’impôt! Malgré la levée de boucliers de certains, le ministre a maintenu le cap et nous l’en félicitons, a commenté le vice-président pour le Québec de la FCEI, François Vincent, par voie de communiqué. Il souhaitait ainsi aider la population à faire face à l’inflation, et c’est une orientation qui rejoint près du deux tiers (64%) de la population, ainsi qu’une forte majorité des dirigeants de PME du Québec (78%).»

La Fédération canadienne des contribuables satisfaite

De son côté, la Fédération canadienne des contribuables (FCC) dit accueillir «à bras ouverts» les baisses d’impôts contenues dans le budget.

«Les contribuables les plus imposés en Amérique du Nord ont enfin droit à une baisse d’impôt!, s’est exclamé le directeur Québec à la FCC, Nicolas Gagnon. Les baisses d’impôts annoncées aujourd’hui sont une excellente nouvelle pour les contribuables québécois qui peinent à joindre les deux bouts face à l’augmentation du coût de la vie.»

M. Gagnon précise par ailleurs que la réduction d’un point de pourcentage pour les deux premiers paliers d’imposition sur le revenu permettra à un Québécois vivant seul d’économiser cette année jusqu’à 814$, alors qu’un couple économisera jusqu’à 1627$.

L’IRIS se montre critique

Pour sa part, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) se montre résolument critique du budget. L’organisme à but non lucratif qui produit des recherches sur divers enjeux comme l’environnement, l’éducation et la santé estime que Québec «cherche encore à stimuler la croissance économique en misant sur le secteur privé plutôt que d’encadrer l’économie et répondre aux multiples crises qui affligent la population québécoise».

Le gouvernement Legault priverait ainsi «les coffres de l’État des montants nécessaires pour soutenir les personnes vulnérables face à la hausse du coût de la vie, au redressement des services publics et au financement de la lutte aux changements climatiques».

Dans un communiqué, l’IRIS soutient notamment que la baisse d’impôt «profitera particulièrement aux personnes touchant un revenu entre 90 000 et 100 000$» et que le gouvernement «se prive ainsi de sommes qui auraient pu servir à l’amélioration des services publics et des programmes sociaux».

L’industrie forestière applaudit

Le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) a salué, lui aussi dans un communiqué, les mesures budgétaires annoncées mardi, notamment les nouveaux investissements en sylviculture – 98 M$ sur 5 ans – ainsi que la bonification de 20 M$ par année pour deux ans de la protection des forêts québécoises contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette.

L’industrie forestière salue par ailleurs les efforts destinés «à intégrer les travailleurs étrangers qui constituent une solution à court terme aux problèmes de pénurie de main-d’œuvre, de même que les mesures fiscales mises en place pour soutenir les grands investissements».

Toutefois, le CIFQ affirme qu’une bonification du programme de construction des chemins multiusages au-delà des sommes prévues dans les précédents budgets aurait été bénéfique afin de tenir compte de l’augmentation substantielle des coûts, notamment en provenance de la hausse des prix du carburant.

Les chambres de commerce déçues

Si elle dit accueillir favorablement la réduction de la fiscalité des particuliers, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) affirme également être déçue de constater que pour rencontrer cet objectif, le gouvernement sacrifiera des versements au Fonds des générations pour financer une baisse d’impôt adressée uniquement aux particuliers.

Bien qu’elle souligne le congé fiscal pour les grands projets d’investissement, la FCCQ dit aussi s’attendre du gouvernement qu’il accorde un traitement similaire à l’ensemble des entreprises québécoises.

La FCCQ soutient également saluer les mesures fiscales prévues au Régime des rentes du Québec (RRQ), qui correspondent à des attentes pré-budgétaires qu’elle avait exprimées, pour inciter les travailleurs expérimentés à demeurer sur le marché du travail, ainsi que les sommes prévues pour améliorer l’intégration des nouveaux arrivants.

Un budget «timide», selon les manufacturiers

Pour sa part, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), un organisme qui représente 1 100 manufacturiers à travers le Québec, décrit le budget comme étant «timide», contenant plusieurs mesures «intéressantes» mais qui s’avèrent «insuffisantes en termes de portée pour relever les enjeux des manufacturiers en matière de main-d’œuvre et de productivité».

«C’est en misant sur le secteur manufacturier que nous pouvons soutenir l’économie du Québec en situation d’incertitude économique. Nous représentons 13% du PIB et 86% des exportations. Les mesures annoncées aujourd’hui en matière de productivité et de main-d’œuvre sont insuffisantes pour inciter les manufacturiers à investir dans le contexte économique actuel», affirme la présidente-directrice générale de MEQ, Véronique Proulx.

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