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La CAQ néglige la lutte contre l’homophobie et la transphobie

Photo: Bymuratdeniz - iStock
Jennifer Maccarone, députée de Westmount–Saint-Louis

LETTRE OUVERTE – Le Québec n’a plus de ministre officiellement responsable de la lutte contre l’homophobie et la transphobie. Une situation inacceptable, qui signifie un grand recul dans la défense des droits des personnes 2SLGBTQIA+.

Depuis 2008, le Québec pouvait compter sur un ou une ministre responsable de la lutte contre l’homophobie et la transphobie, rôle qui revenait au ou à la ministre de la Justice. Mais, sans explications et sans consultations auprès des communautés 2SLGBTQIA+, la CAQ a décidé de transférer ces responsabilités au Secrétariat de la Condition féminine et a refusé de nominer officiellement un ou une ministre responsable. Mais, comme spécifié sur le site web de l’Assemblée nationale, « l’attribution formelle d’une responsabilité à un ministre dépend de l’importance que le gouvernement accorde à cette dernière. » Que doit-on donc déduire de cette décision ?

Cette négligence nuit aux mobilisations contre l’homophobie et la transphobie. Les personnes souhaitant s’exprimer auprès du gouvernement sur des enjeux touchant les communautés 2SLGBTQIA+ ne savent plus vers qui se tourner. On devrait pourtant tout faire pour faciliter la coordination des efforts contre l’homophobie et la transphobie, des fléaux qui demeurent trop présents dans notre société.

Cette négligence est d’autant plus choquante dans un contexte où le gouvernement de la CAQ a remis, depuis 2019, des centaines de milliers de dollars à un groupe transphobe, qui publie en ligne des attaques personnelles contre des activistes transgenres, en plus de comparer faussement les chirurgies de changement de sexe à des « mutilations ».

Un contexte, aussi, où il a montré un manque d’enthousiasme révélateur face aux cris du cœur de l’organisme Interligne, qui offre des services de première ligne spécialisés pour les communautés 2SLGBTQIA+. Interligne a dû se battre corps et âme pour la survie de son service d’écoute de nuit. Pour que la CAQ fasse le strict minimum et accorde à Interligne le financement nécessaire, il a fallu une énorme campagne de mobilisation de la communauté et de multiples motions et questions à l’Assemblée nationale par l’opposition officielle. Pourquoi réserver un tel traitement à un service essentiel qui sauve des vies ?

Quel message la CAQ envoie-t-elle aux Québécoises et aux Québécois 2SLGBTQIA+ ?

Dans un climat de plus en plus polarisé, on se doit de prendre soin les uns des autres, et surtout des personnes les plus vulnérables de notre société. À l’occasion de la dernière Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le gouvernement réaffirmait son engagement « à poursuivre les efforts pour vaincre l’homophobie et la transphobie et à faire avancer les droits des communautés LGBTQ ». Si tel est son engagement, il est impératif qu’il soit à l’écoute des communautés, qu’il réponde aux inquiétudes des organismes, et qu’il formalise cette responsabilité au sein de son Conseil ministériel.

Je déposerai, d’ailleurs, la semaine prochaine, une pétition demandant la nomination d’un ou d’une ministre responsable de la lutte contre l’homophobie et la transphobie.

Ensemble, nous rappellerons au gouvernement ses devoirs envers l’ensemble de la population.

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