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Québec ira en consultation pour fixer les seuils d’immigration pour 2024-2027

François Legault Photo: Josie Demarais / Journal Métro

Le gouvernement ira en consultation, puis en commission parlementaire à l’automne prochain pour choisir entre deux scénarios concernant les seuils d’immigration pour la période 2024-2027. La Coalition avenir Québec (CAQ) oscille entre le statu quo, soit 50 000 immigrants par année, et une augmentation progressive visant à atteindre 60 000 immigrants en 2027.

Accompagné de la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette, et du ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, le premier ministre Legault a aussi annoncé que les immigrants économiques allaient obligatoirement devoir maîtriser le français.

Parmi les immigrants qui s’installent au Québec chaque année, 65% sont des immigrants économiques, dit la CAQ. Pour ce profil de migrant, les pouvoirs appartiennent au gouvernement provincial, ce qui permet à Québec d’augmenter uniquement la proportion de ce type d’immigration permise au Québec.

Le gouvernement prévoit donc réformer le modèle d’évaluation pour l’admission des immigrants économique.

Différents métiers ou professions auront des exigences différentes en matière de maîtrise de la langue française. Le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ), nouvelle formule de sélection des immigrants économiques, exigera un niveau de français oral de 7 et un niveau de français écrit de 5. Les professions visées incluent notamment certaines professions demandant un diplôme d’études collégiales, les postes en gestion et les professions nécessitant un diplôme universitaire.

Les autres types d’emplois permettront aux immigrants d’être acceptés avec un niveau de maîtrise du français de 5 à l’oral. Il s’agit du premier niveau considéré comme intermédiaire. Le niveau 7, quant à lui, est intermédiaire avancé.

Et les autres types d’immigration?

Les admissions au Programme de l’expérience québécoise, plus connu sous l’acronyme «PEQ», seraient réalisées au-delà des seuils d’immigration, qui seront fixés en commission parlementaire.

Le programme n’exigera plus une expérience de travail en français après les études, exigence qu’avait imposée la CAQ alors que Simon Jolin-Barrette était ministre de l’Immigration. Rappelons qu’avec la loi 96, la langue parlée en milieu de travail doit être le français. D’autres exigences relatives à la maîtrise de la langue française ont été ajoutées dans le cadre de cette réforme.

Le nombre d’immigrants entrant au Québec à travers ce programme fera donc dépasser les seuils prévus. «Toutes les personnes qui vont rentrer au Québec avec le PEQ vont parler français et auront des diplômes reconnus. Ce sont des immigrants dont on a besoin au Québec», a souligné François Legault.

Quand on disait que ça serait suicidaire pour l’avenir du français [d’augmenter les seuils d’immigration], bien à partir du moment où on est capable de dire que ce seront juste des [immigrants économiques] qui parlent français, bien on est capable.

Le premier ministre du Québec, François Legault

Les réfugiés et les demandeurs d’asile correspondent à 15% de l’immigration au Québec. «Ça, c’est notre devoir humanitaire, on ne viendra pas toucher à ça», a dit le premier ministre. Il rappelle que ce type d’immigration est de compétence fédérale. Le gouvernement a toutefois l’intention d’aller chercher davantage de pouvoirs à Ottawa, entre autres en matière de réunification familiale et d’immigration temporaire.

Le français au cœur des réflexions

La maîtrise du français chez les immigrants a pris une grande place dans les réflexions du parti au pouvoir, qui vise à augmenter le pourcentage d’immigrants parlant le français. La conservation du français et le frein posé à son déclin reposent toutefois «sur un bouquet de mesures», dit Christine Fréchette.

Le gouvernement assure qu’il interviendra dans différents secteurs où il en a le pouvoir, comme la culture et l’enseignement supérieur. Le ministre de la Langue française fera «d’autres propositions» prochainement dans ces secteurs, dans le but «de renverser la tendance actuelle».

Avec le scénario dans lequel un seuil de 50 000 immigrants est maintenu, 70% de l’immigration s’installant au Québec maîtrisera le français, affirme le gouvernement. Avec le second scénario envisagé par la CAQ, soit celui où les seuils augmenteront progressivement jusqu’à 60 000 en 2027, ce seront 75% des immigrants qui maîtriseront le français.

Le gouvernement indique également qu’avec les nouveaux critères d’admission des immigrants économiques, 96% de ces nouveaux arrivants maîtriseront le français, ce qui correspond à une hausse de 7 points de pourcentage par rapport au taux actuel.

En 2018, 50% des immigrants entrant au Canada par le Québec parlaient le français, rappelle le gouvernement.

Christine Fréchette a présenté deux documents qui serviront aux consultations parlementaires, soit un recueil de statistiques concernant l’immigration au Québec et un cahier de consultation.

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