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Duchesne bonifie l'aide aux étudiants

QUÉBEC – À l’abri des coupes du gouvernement, quelque 120 000 étudiants québécois empocheront une bourse plus généreuse à compter de l’automne.

Combinées, les mesures annoncées mardi par le ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, auront pour effet d’accroître de 190 $ en moyenne les bourses pour 120 529 étudiants.

En outre, l’aide prévue pour les frais de subsistance _ logement, nourriture, dépenses personnelles _ reconnus à l’étudiant en vertu du programme de prêts et bourses sera augmentée de 20 $ par mois. Le montant supplémentaire empoché par les étudiants, en ce domaine, sera de 160 $.

«Les mesures qui sont annoncées ce matin (mardi) favoriseront ceux qui ont le plus besoin d’argent, ces jeunes qui sont dans une situation où l’argent ne doit pas être une barrière pour l’enseignement supérieur», s’est félicité le ministre en point de presse.

Les augmentations consenties aux étudiants font suite au dépôt du rapport du «Chantier sur l’aide financière aux études» mis sur pied au terme du Sommet sur l’enseignement supérieur, en février dernier.

Le groupe de travail présidé par Pier-André Bouchard St-Amant avait pour mandat de proposer des bonifications à hauteur de 25 millions $ par année à l’aide financière aux études. Ce montant a pu être dégagé grâce à la réduction de 20 à 8 pour cent du crédit d’impôt pour frais de scolarité et d’examen.

La Fédération étudiante universitaire (FEUQ) souhaitait l’abolition de ce crédit d’impôt pour que l’argent aille directement dans les poches des bénéficiaires de l’aide financière, a rappelé le ministre Duchesne.

«Alors c’est un peu ça qui a été fait», a-t-il précisé.

Québec élargit la portée du régime d’aide financière en revoyant à la hausse le seuil de revenu au-delà duquel une contribution des parents est exigée.

Pour l’année 2013-2014, le seuil de contribution pour une famille dont les deux parents vivent ensemble passera de 36 000 $ à 37 000 $ et atteindra 41 000 $ pour l’année 2014-2015. En 2011, ce seuil était de 28 000 $.

«Ce sont près de 25 000 étudiants supplémentaires qui vont obtenir une aide moyenne de 135 $ dès l’année prochaine grâce à cette mesure uniquement», a expliqué M. Bouchard St-Amand.

Le gouvernement Marois va aussi maintenir la dépense de transport pour les étudiants à temps partiel qui fréquentent des établissements situés en région.

«Le chantier a décidé de reconnaître cette dépense et ça représente une aide de 91 $ par mois pour les étudiants admissibles au programme de prêt pour études à temps partiel», a dit le président du chantier.

Toutes les grandes associations étudiantes — à l’exception de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) — ont participé à «chacune des rencontres» du chantier et les propositions retenues dans le rapport «font consensus», a-t-il ajouté.

La Fédération étudiante collégiale (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire (FEUQ) ont d’ailleurs tenu à souligner «le gain important» qu’elles ont obtenu pour les étudiants postsecondaires québécois.

«C’est 190 $ de plus en bourse pour 120 000 étudiants sur l’aide financière aux études. Réparti sur l’année, c’est un montant important qui permettra, par exemple, d’acheter un peu plus de nourriture à l’épicerie, de travailler un peu moins chaque semaine et de peut-être bonifier le compte Internet», a illustré la présidente de la FECQ, Éliane Laberge.

«Nous sommes très satisfaits, c’est de l’argent directement dans les poches des étudiants, surtout ceux en situation assez précaire», a renchéri son collègue de la FEUQ, Antoine Genest-Grégoire.

À l’Assemblée nationale, l’opposition officielle a accusé le gouvernement de refiler aux autres clientèles étudiantes la facture de sa dette électorale à l’endroit des militants carrés rouges.

«On a vu un transfert de 25 millions $ enlevés aux étudiants en formation professionnelle et technique à temps partiel pour rembourser la dette électorale du Parti québécois à l’intention des carrés rouges. Je trouve cela désolant», a lancé le député libéral Gerry Sklavounos.

De son côté, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a dit trouver les propositions retenues «intéressantes». Malheureusement, ces mesures ne régleront pas le problème de fond qui mine l’enseignement supérieur, selon François Legault.

«Ce sont des propositions intéressantes mais il ne faut pas oublier que ce que l’on donne en prêts et bourses, c’est de l’argent qu’on ne met pas dans les universités, c’est ça le problème. Quand est-ce qu’on va mieux financer nos universités?», a-t-il soulevé.

Il est à noter que les droits de scolarité augmenteront de 56 $ l’an prochain.

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