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La parole à… Laure Waridel

Métro a discuté de la conscience environnementale des Québécois avec
l’écosociologue Laure Waridel, cofondatrice d’Équiterre. Mme Waridel
était de passage à l’École de technologie supérieure le 2 avril dans le
cadre du Pacte des générations.

Les Québécois font-ils suffisamment d’effort pour protéger l’environnement?
Sur le plan des mentalités, on remarque un progrès énorme chez les
Québécois. Les gens sont beaucoup plus conscientisés, mais ils tardent
encore à traduire leur prise de conscience dans leur quotidien. On
semble souvent penser qu’en recyclant on fait notre part, mais ce n’est
qu’une façon de se donner bonne conscience.

Quelles actions concrètes pourraient facilement être prises pour sauver la planète?
Il faut tout d’abord sortir du cycle «consommer et jeter». Juste en
évitant de gaspiller, on peut faire une énorme différence. Il faudrait
aussi privilégier l’achat local, biologique et équitable et choisir le
plus souvent possible des produits qui ne sont pas suremballés. Et si,
par exemple, les commerces visités n’offrent pas de produits locaux,
c’est important de le demander. Plus la demande sera forte, plus ces
produits seront facilement accessibles. Par ailleurs, le transport en
commun et le transport actif comme le vélo et la marche sont évidemment
à privilégier.

Une nouvelle campagne lancée par quelque 300 regroupements écologistes
intitulée KyotoPlus a été lancée hier, croyez-vous que cela pourra
faire bouger le gouvernement de Stephen Harper?

C’est sûr que plus il va y avoir de pression sur le gouvernement, plus
il sera forcé de passer à l’action. Je pense qu’il serait important de
faire de l’environnement l’enjeu majeur des prochaines élections parce
que du point de vue environnemental, le bilan du gouvernement Harper
est désastreux.

Le vert semble être très à la mode présentement au sein des entreprises, croyez-vous que leurs actions sont suffisantes?
Plusieurs commerces veulent récupérer le mouvement vert. Par exemple,
Wal-Mart a fait une grosse campagne sur sa politique d’achat local.
Dans ce cas, pour moi, c’est comme si les compagnies de cigarettes nous
annonçaient qu’ils avaient ajouté des Oméga-3 et des vitamines à leurs
cigarettes. Ça ne change pas le fait que les cigarettes sont mauvaises
pour la santé. L’empreinte environnementale et sociale de Wal-Mart
reste démesurée.

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