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Le mystère NPD

Il y avait le mystère de Québec, et maintenant il y a celui du NPD. Personne n’avait vu venir une telle envolée pour le NPD, pas même l’organisation. Les sondages indiquent clairement qu’un nouvel engouement s’est emparé du Québec et que cela fait tache d’huile au Canada. La «Laytonmania» fait rage et personne ne sait où elle s’arrêtera.

 Le mystère de cette effervescence, qui transforme les dernières semaines d’une campagne «plate» en quelque chose d’enlevant, ne s’explique pas simplement. Il aura fallu plusieurs facteurs pour qu’elle puisse apparaître. 

Le contexte de morosité a sûrement été un terreau fertile pour le message positif du NPD. Après des années à demander une enquête publique, les Québécois avaient envie d’un peu d’air frais. Le lien de confiance s’est vite formé avec Jack Layton. Il faut dire que la bonhomie et l’attitude de l’homme ont de quoi séduire.

Il faut ajouter que tout émotif qu’est le Québécois, il aime les battants. Jack est plus que ça, il est un survivant. Après sa maladie et son opération, on lui aurait pardonné de faire une campagne «pépère». Mais, au contraire, il a redoublé d’ardeur avec une énergie contagieuse.

L’attitude des autres formations politiques aura aussi pesé lourd dans la balance. Pour les libéraux, c’est moins le message qui ne passe pas que le messager. Malgré une campagne sans fautes, la magie ne semble pas opérer entre Michael Ignatieff et l’électorat.

Égal à lui-même, Stephen Harper fait une campagne parsemée d’accrocs et demeure flegmatique. Son travail visait, et vise toujours, à consolider sa base pour faire les quelques gains nécessaires pour obtenir la majorité.

De son côté, le Bloc ne parvient pas à mobiliser les Québécois. On semble chercher l’azimut. Ayant débutée par un appel au vote pour bloquer les conservateurs, la campagne a changé de cible pour faire appel au vote souverainiste. En fin de campagne, Gilles Duceppe tente de se relancer en misant sur son rôle de défenseur des consensus québécois.

 Tous ces éléments auront permis de créer un tout nouveau contexte qui rendra la soirée électorale palpitante.

La grande séduction aura opéré et permis de faire entrer en scène un nouveau joueur. Le NPD existe bien depuis 50 ans, mais avant cette campagne, les Québécois en savaient peu de choses. Il faudra voir maintenant ce qui restera de cette nouvelle dynamique lundi soir et, surtout, comment elle évoluera dans les jours, les semaines à venir.

Après tout, le vrai sondage, c’est lundi. Et ce qui peut vraiment faire la différence, c’est le fait d’aller voter.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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