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Les matières organiques bientôt bannies des sites d'enfouissement

Le gouvernement du Québec a décidé de s’attaquer au gaspillage. Il a prévu, dans sa nouvelle Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, présentée mardi, faire passer de 810 kg à 700 kg la quantité de matières résiduelles éliminées par chaque Québécois, chaque année. Pour ce faire, un service de compostage sera offert à tous d’ici 2020.

Les Québécois devront rapidement s’habituer à récupérer leurs résidus putrescibles puisque, selon le plan d’action 2011-2015 mis sur pied par le gouvernement, 60 % des matières organiques putrescibles résiduelles devront être récupérées d’ici cinq ans. De plus, d’ici 2020, l’enfouissement de ces résidus sera interdit. «Le temps où les Québécois envoyaient à l’élimination tous leurs déchets est révolu, a assuré le ministre de l’Environnement, Pierre Arcand. Les gens vont répondre à l’appel si nous leur offrons des outils efficaces et de bonnes campagnes d’information. Je suis convaincu que nous sommes capables de faire avec les matières organiques ce que nous avons fait avec le recyclage.»

Bien que l’objectif fixé par Québec soit ambitieux, le ministre Arcand a affirmé ne pas vouloir jouer à la police avec les citoyens récalcitrants. «Je n’ai pas l’intention d’imposer des amendes aux délinquants, a-t-il déclaré. Si la situation devient dramatique, on pourra réétudier la question.»

Encourager le recyclage
En plus des matières organiques, pour lesquels le gouvernement a prévu des investissements de 650 M$ pour la construction d’usines de compostage et de biométhanisation, Québec a indiqué vouloir bannir des sites d’enfouissement le papier, en 2013 et le bois, d’ici 2014.

Ces interdictions, prévues dans la nouvelle Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, seront accompagnées d’une nouvelle redevance temporaire sur l’élimination des déchets. Selon le ministre Arcand, ces coûts additionnels, qui portent la redevance à près de 20 $ par tonne de matières résiduelles éliminées, encourageront les municipalités à améliorer leurs collectes sélectives et à accroître leur taux de récupération.

L’Union des municipalités du Québec (UMQ) et la Fédération québécoise des municipalités (FQM) ont, somme toute, bien accueilli la nouvelle Politique québécoise de gestion des matières résiduelles. Elles ont toutefois déploré l’absence d’un engagement ferme pour compenser les municipalités pour les coûts de leurs collectes sélectives.

«Le milieu municipal a déjà prouvé sa bonne volonté en atteignant dans une large part les objectifs de valorisation fixés par le ministère, a affirmé le président de la FMQ, Bernard Généreux. Nous sommes disposés à poursuivre sur la même voie et même à redoubler d’efforts. Toutefois, il importe maintenant que les municipalités soient beaucoup mieux outillées. Sans moyens financiers adéquats, toute politique est vouée à l’échec. »

Le projet de loi 88, qui doit être étudié au printemps, devrait répondre aux demandes des municipalités.

Investissements

La nouvelle Politique québécoise de gestion des matières résiduelles est accompagnée de nouveaux programmes qui représentent des investissements de 71,6 M$.

  • Soutien à l’économie sociale : 11 M$
  • Programme de performance des institutions, commerces et industries : 10 M$
  • Bonification du soutien aux centres de tri : 9 M$
  • Implantation de technologies et développement de marché : 20 M$
  • Acquisition des connaissances, soutien technique, etc. : 16,6 M$
  • Soutien au plan d’action du comité conjoint sur les matières recyclables: 5 M$

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