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Ô Kébèk, nouvel hymne national?

Gilles Vigneault a composé, en 1975, Gens du pays. Cette pièce, entonnée à répétition lors des spectacles de la Fête nationale, a été élevée au rang d’hymne non-officiel du Québec par plusieurs. Mais s’il n’en tenait qu’à Raôul Duguay, ce serait désormais Ô Kébèk que les Québécois chanteraient en chœur le 24 juin.

L’auteur de La Bitt à Tibi a présenté, lundi, la pièce destinée à devenir l’hymne national du Québec. Il a, du coup, rappelé que ce sera à la population de décider de l’avenir de sa composition. «Nous ne pouvons pas prétendre qu’Ô Kébèk est un hymne national, a expliqué M. Duguay, qui a collaboré avec Alain Sauvageau à la composition de la pièce. Cette œuvre ne nous appartient plus, elle appartient au peuple. C’est à lui de décider si elle deviendra un hymne national.»

Raôul Duguay a indiqué avoir travaillé pendant six mois à l’écriture d’Ô Kébèk, dont les thèmes et les références ont été choisis en collaboration avec les membres du Comité pour un hymne national de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. «Composer cet hymne aura été le plus grand défi de ma carrière d’artiste, a assuré l’artiste. C’est une lourde responsabilité parce que la parole entendue doit être l’écho du battement du cœur de la nation. C’est une grande responsabilité d’être représentatif d’un peuple.»

Deux versions ont été présentées lundi. Une version longue, qui pourrait être utilisée «quand le Québec accédera à l’histoire», a expliqué Raôul Duguay, et une version courte, plus facile à mémoriser et à chanter. Dans les deux cas, Ô Kébèk trace le portrait d’un Québec uni malgré ses différences, libre et fier.

Et pourquoi un nouvel hymne alors que plusieurs chansons patriotiques bercent déjà le Québec? «Un hymne exige une prise de conscience, une vision d’un peuple, a répliqué Raôul Duguay. Il faut faire des études pour élaborer de façon rigoureuse et rationnelle une thématique représentative du Québec. Cela n’a jamais été fait avant. Un hymne n’est pas une chanson, c’est beaucoup plus. Il doit être à la fois fondé sur la raison et sur l’émotion. Une chanson, habituellement, c’est beaucoup plus une question d’émotions.»

La ministre de la Culture, Christine Saint-Pierre, n’avait pas encore entendu l’hymne de Raôul Duguay, lundi matin, mais elle s’est montrée ouverte à la proposition. «Je ne suis pas contre ce projet, je respecte les idées [de la Société Saint-Jean-Baptiste] et j’apprécie la musique de Raôul Duguay. Mais le Québec n’est toujours pas indépendant», a-t-elle rappelé, en marge de l’inauguration du buste de Camille Laurin.

Une réalité que l’auteur de La Bitt à Tibi espère changer avec son hymne. «Notre hymne est unificateur, a-t-il soutenu. Il faut unifier le Québec et souffler sur les braises pour faire renaître la flamme [nationaliste]. On verra ce qui arrivera après.»


Kébèk ou Québec?

La graphie choisie par Raôul Duguay pour écrire le mot Québec a de quoi surprendre, mais le poète a expliqué qu’il ne s’agissait en rien d’une fantaisie. «Ce n’est pas une liberté de poète, même si j’aime le fait que Kébèk peut se lire à l’endroit comme à l’envers, a indiqué M. Duguay. Kébèk est un mot amérindien à l’origine. Il y a une explication historique à la graphie que j’ai choisie.»

L’hymne Ô Kébèk et les paroles des versions courte et longue peuvent être téléchargés gratuitement sur le site www.hymnenationalokebek.com.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=s1riVvgBaLQ&w=480&h=390]

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