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Féminisme : un vote contre une présumée agression

Étienne Fortin-Gauthier et Louis Cloutier - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Les gens présents au Forum des États généraux de l’action et de l’analyse féministes ont voté en bloc, dimanche, pour dénoncer une attaque lesbophobe qui aurait été commise en marge de l’événement.

L’attaque contre six participantes lesbiennes se serait déroulée sur la rue St-Denis, samedi soir, a rapporté Delice Mogabo, une porte-parole du Forum. Elle affirme que les militantes ont d’abord été prises à partie verbalement en raison de leur orientation sexuelle et que certaines d’entre elles ont été rouées de coups.

Un «appui de solidarité» a été voté à l’unanimité par les militantes présentes au Palais des congrès afin de leur signifier leur appui et de dénoncer «toute violence faite aux femmes et aux femmes lesbiennes», a expliqué la porte-parole de l’événement.

Les organisateurs du Forum ont fait savoir qu’aucune plainte n’avait pour l’instant été déposée aux autorités policières dans ce dossier. Le Service de police de la ville de Montréal confirme ne pas avoir été mis au courant de la situation et son porte-parole, Jean-Pierre Brabant, invite les femmes qui auraient pu être victimes de cette agression à communiquer avec son service pour qu’une enquête soit ouverte.

Outre la violence faite aux femmes, la question autochtone a aussi pris une large place lors du Forum de la fin de semaine, co-organisé par l’organisme Femmes autochtones du Québec.

Mme Mogabo rapporte que les participantes exigent qu’une commission d’enquête soit mise sur pied sur les femmes autochtones disparues.

«Nous voulons que les luttes des femmes autochtones soient nos luttes», a-t-elle affirmé.

Le Forum a aussi été une occasion d’aborder la question des femmes qui travaillent à titre d’aide-domestique.

«Elles sont en situation de dépendance face à leur employeur et elles sont isolées. Il y a inégalité entre les hommes et les femmes, mais aussi entre les femmes elles-mêmes», dénonce Delice Mogabo.

Plus de 1000 militantes ont participé aux discussions de la fin de semaine, qui se déroulaient dans les locaux de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

C’était la première fois en plus de 20 ans que le mouvement féministe tenait des États généraux. L’événement, décrit comme étant un rendez-vous historique, avait pour objectif d’adopter les grandes orientations qui inspireront le mouvement féministe au cours des prochaines années.

«On ne voulait pas sortir avec une liste d’épicerie, mais plutôt proposer un vrai projet. Une des premières choses qui doit être faites est de remettre les femmes au coeur de l’économie et prendre un virage écologiste. Il faut prendre le contrôle de nos ressources et de nos corps», a fait savoir Mme Mogabo.

Une soixantaine d’ateliers ont eu lieu sur un éventail d’enjeux allant de la violence envers les femmes, à l’environnement en passant par la marchandisation du corps.

L’événement a été initié par la Fédération des femmes du Québec (FFQ), qui avait amorcé une réflexion sur les questions abordées il y a déjà plus de deux ans.

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