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Plus d’égalité, plus de démocratie

L’idéal démocratique au Québec, c’est un idéal d’égalité. La preuve, c’est qu’aux élections, le vote du plombier est égal à celui du médecin. Cette égalité-là, une égalité absolue en droit, personne ne voudra jamais y renoncer.

Pourtant cet idéal d’égalité est menacé par la combinaison de deux phénomènes.

D’abord par le fait qu’il y a un repli, un recul de la participation démocratique. Moins de gens vont voter. Les Canadiens consacrent globalement moins d’heures au bénévolat. Les partis politiques peinent à recruter des membres. Aujourd’hui, une minorité décide des gouvernements. Les jeunes et les personnes plus vulnérables votent moins. En proportion, le vote du jeune et celui du pauvre comptent moins que ceux du vieux et du mieux nanti.

À côté, il y a un élargissement des écarts de revenus. Les inégalités économiques et sociales s’accroissent. Vous avez déjà entendu dire que le Québec est la société la plus égalitaire en Amérique. C’est vrai. Par exemple, au Québec, le 1 % des plus riches accapare 11 % des revenus. Aux États-Unis, c’est plus du double! Nous avons également réussi mieux qu’ailleurs à réduire la pauvreté.

Mais il y a une tendance qui s’affirme depuis quelques années. Si le 1 % des plus riches capte 11 % de tous les revenus, c’était à peine 7 % il y a 25 ans.

Repli politique et  accroissement des inégalités sont deux phénomènes liés. Dans les sociétés où la participation démocratique est la plus forte, on a tendance à appuyer plus fortement les politiques économiques, sociales et fiscales qui créent plus d’égalité.

À l’inverse, dans les sociétés plus égalitaires, la participation citoyenne est plus large et plus équitablement partagée parmi les classes sociales.

Il y a des pays qui ressemblent au Québec et où il y a moins ou plus d’inégalités. Cela dépend des choix politiques qui ont été faits.

Pour réduire les inégalités, on peut modifier la fiscalité, on peut créer des emplois plus rémunérateurs pour les petits salariés, on peut augmenter les prestations d’aide sociale ou améliorer nos régimes de retraite. On peut favoriser l’accès à l’éducation pour tous à tout âge et veiller à ce que les services de santé et services sociaux demeurent universellement accessibles. On peut aussi créer des conditions plus favorables à l’entraide bénévole et à l’engagement civique, à l’accès à la connaissance et à la culture.

Pour mieux comprendre le phénomène des inégalités sociales au Québec, l’Institut du Nouveau Monde propose sur son site web une documentation facile à consulter (inm.qc.ca) et prévoit des activités de consultation sur ce thème en 2014.

Nous ne sommes pas impuissants devant les inégalités. Il s’agit que nous décidions de nous y attaquer.

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