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L’enchère pour le spectre sans fil rapporte 5,27 miliards $

OTTAWA – Le gouvernement fédéral a engrangé 5,27 milliards $ dans le cadre de sa dernière enchère pour le spectre sans fil, ce qui constitue le plus gros montant jamais touché par Ottawa lors d’une telle opération.

Le plus gros acheteur a été Rogers Communications (TSX:RCI.B), qui a déboursé 3,29 milliards $ pour obtenir 22 licences.

Telus (TSX:T) a allongé un peu plus de 1,14 milliard $ pour 30 licences, tandis que Bell (TSX:BCE) a payé 565,7 millions $ pour remporter 31 licences.

Vidéotron s’est quant à lui avéré être le plus important acheteur à l’exception des trois grands noms nationaux, dépensant 233,3 millions $. Outre le spectre acquis dans son principal marché, le Québec, l’entreprise a également acheté des licences en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, ce qui lui permet d’obtenir une plateforme pour croître dans la province la plus peuplée du pays et l’Ouest canadien.

Dans une déclaration transmise par voie de communiqué, l’entreprise parle d’un «coût avantageux» pour ces licences.

Le président et chef de la direction de Quebecor, Robert Dépatie, qui est aussi chef de la direction de Videotron, a affirmé que Videotron «désormais d’atouts substantiels pour assurer le développement de son réseau pour les années à venir».

Selon Industrie Canada, «les résultats des enchères permettront aux Canadiens de profiter de plus de choix, puisqu’un quatrième fournisseur de services sans fil sera présent dans chaque région du pays».

Le ministre James Moore, de son côté, a dit croire que Vidéotron avait la capacité de devenir ce quatrième fournisseur. «Je crois que c’est une excellente chose qu’ils effectuent un investissement. Le fait que l’entreprise aille au-delà de son marché traditionnel du Québec est un signe positif, selon moi», a-t-il dit.

L’intérêt de Vidéotron pour le marché des télécommunications hors-Québec a été accueilli très favorablement par Openmedia.ca, une organisation nationale, sans but lucratif et non-partisane dont la mission est de promouvoir et de soutenir un système de communication ouvert au Canada.

Son porte-parole, David Christopher, estime que des millions de personnes devraient avoir un choix de plus lorsqu’il est le temps de choisir une entreprise pour leurs communications sans-fil.

«Ça n’arrivera pas du jour au lendemain, mais nous croyons que ça pourrait contribuer à faire baisser les prix. C’est une première étape pour réparer notre système de télécommunication. Il faut aussi ouvrir la porte davantage à des entreprises indépendantes», selon M. Christopher.

Son organisation espère que Vidéotron sera un concurrent coriace pour Telus, Bell et Rogers. «Une de nos craintes est que Vidéotron ne fasse que simplement plus de la même chose. Plutôt que d’avoir trois joueurs, il y en aurait quatre, mais sans impact positif sur les choix des consommateurs et les prix», souligne le porte-parole d’Openmedia.ca.

Pas moins de dix entreprises ont participé à l’enchère et huit d’entre elles ont remporté des licences.

Le plus gros de tous les acheteurs aura été Rogers Communications (TSX:RCI.B), qui a déboursé 3,29 milliards $ pour obtenir 22 licences partout à travers le pays à l’exception des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut et du Yukon.

L’entreprise estime que les licences contribueront à améliorer ses services de transmission vidéo sur son réseau sans fil.

«Tous les blocs de spectre de 700 MHz de cette enchère n’étaient pas équivalents: nous avons obtenu celui que nous convoitions», a expliqué dans un communiqué le président et chef de la direction de Rogers Communications, Guy Laurence.

Le président de Bell Mobilité, Wade Oosterman, a de son côté souligné que le nouveau spectre contribuerait à élargir son offre pour son service LTE, déjà offert à environ 82 pour cent de la population.

«Ce nouveau spectre de 700 MHz nous aidera à l’étendre encore davantage, soit aux petites villes, aux zones rurales et aux collectivités éloignées du pays, notamment dans le Nord du Canada», a-t-il mentionné dans un communiqué.

La bande de 700 mégahertz qui faisait l’objet de l’enchère est considérée comme particulièrement précieuse parce qu’elle permet aux signaux de téléphonie cellulaire de parcourir de plus grandes distances et de pénétrer les édifices et les tunnels où les appels sont souvent interrompus.

Ces ondes ont été rendues disponibles lorsque les télédiffuseurs ont migré vers les signaux numériques.

L’enchère précédente, qui visait une différente bande du spectre, en 2008, avait permis à Ottawa de toucher 4,3 milliards $ et introduit de nouveaux joueurs au marché.

Une autre enchère pour des licences sans fil — visant la bande de 2500 mégahertz — est prévue pour avril 2015.

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