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L’Holocauste peu ou pas abordé dans les cours d’histoire au Québec

Photo: Sean Gallup

Alors que plusieurs commémorations des 70 ans de l’Holocauste auront lieu ce dimanche, des chercheurs et des enseignants constatent que le sujet est souvent complètement absent des cours d’histoire au secondaire.

«À notre école, les enseignants n’avaient rien dans le curriculum ou dans les manuels qui faisaient mention de l’Holocauste. J’ai construit le cours moi-même», affirme Thomas Fragman, enseignant d’anglais à l’école secondaire Le Prélude, à Mascouche. Ce dernier offre d’ailleurs des conférences à des enseignants de diverses écoles pour les aider à organiser ce type de cours.

«Ce n’est pas que les enseignants ne veulent pas en parler, c’est un thème très complexe et ils n’ont pas la formation adéquate. Donc la plupart d’entre eux l’évitent», observe M. Fragman. La chercheure à l’Université de Montréal, Sivane Hirsch, fait un constat semblable. «Nous avons démontré que le mot Holocauste n’est mentionné que dans deux des cinq manuels scolaires d’histoire approuvés par le gouvernement du Québec», relate celle qui a publié une étude au début du mois avec sa collègue Marie Mc Andrew.

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Selon leur recherche, aucun des manuels n’offrent des définitions claires du génocide, et ne précisent en aucun cas la pertinence de l’enseigner. «Souvent les enseignants se demandent pourquoi parler de ce génocide et pas des autres», relate Mme Hirsch. À son avis, l’Holocauste représente le premier génocide aussi bien «organisé», où les moyens technologiques modernes ont servi à un massacre de masse. «L’enseignement de ce génocide peut d’ailleurs être complémentaire avec celui d’autres génocides, comme celui plus récent du Rwanda», ajoute-t-elle.

Mme Hirsh travaille à l’élaboration d’outils pédagogiques «clé en main» pour accompagner les enseignants souhaitant traiter du sujet. La Fondation philanthropique Azrieli offre aussi de tels outils, notamment des images et vidéos fournis par des survivants. «Nous organisons souvent des rencontres entre les élèves et des survivants de la Shoah (mot hébreu signifiant «anéantissement»). Ces témoignages en personne sont très marquants pour les jeunes», précise Catherine Person, coordonnatrice pour la section Québec de la Fondation. Cette dernière rappelle qu’environ 30 000 survivants de l’Holocauste se sont établis au Québec après la guerre.

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