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Changer de paradigme

Avez-vous reçu votre compte de taxes? Eh oui. Encore une augmentation de notre taxe foncière! Sans oublier la taxe scolaire, les tarifs d’électricité et tous les autres services qui sont «ajustés» au coût de la vie. Comme contribuable montréalais, reconnaissons que nous contribuons à plus que notre part.

Et voilà que cette semaine, notre patience a ėtė mise à l’épreuve par ceux qui, pendant le Printemps érable, devaient encadrer les manifestations et assurer la sécurité des citoyens autant que des manifestants. Ceux qui ont le devoir de maintenir la loi et l’ordre dans la cité, policiers, pompiers et employés municipaux se sont permis, mardi dernier, un feu de joie au beau milieu de la rue, devant l’hôtel de ville de Montréal, utilisant illégalement des véhicules municipaux, se plaisant à diriger leurs boyaux sur la façade de l’hôtel de ville. Pourquoi? Pour signifier leur rejet du projet de loi sur leur régime de retraite.

Cette scène nous rappelait les nombreuses manifestations des 30 dernières années de la section locale 301 du SCFP-FTQ des cols bleus de Montréal, présidée à l’époque par Jean Lapierre, puis de Marcel Parent, les chantres du syndicalisme de combat.

Comme hier, on voyait le porte-parole ou le chef syndical dénoncer les mesures inadmissibles, les décrivant comme des actions isolées, motivées par la mauvaise volonté du patronat. Jamais une excuse, jamais le blâme n’allait vers l’organisation syndicale. La faute incombait toujours aux politiques néo-libérales des politiciens. Ces moyens de pression ont réussi à faire accepter, par les administrations montréalaises précédentes, des conditions de travail reconnues comme exceptionnelles.

En 1987, on se rappelle, après 5 semaines de grève, le syndicat des bleus obtient le droit de partir volontairement à la retraite après 30 ans de service avec 80 % des revenus, ou dès l’âge de 60 ans avec 2,5 % par année de service. Du même coup, on a aussi fait accepter le plancher d’emploi. En 1991, après une longue série de grèves, le syndicat obtient la semaine de 37,5 heures au même salaire. Tous ces gains se sont toujours faits à coups de menace, de confrontation plus ou moins violente. Ces méthodes sont aussi utilisées par l’association des pompiers de Montréal, qui n’a rien à envier au syndicat des cols bleus en matière de grève, de moyens de pression et de vandalisme.

La réaction de l’association des syndicats municipaux à l’annonce du projet de loi 3 du ministre Moreau sur l’avenir des régimes de retraite des employés municipaux se situe dans la même tradition de confrontation. Rappelons que le projet de loi prévoit deux ans de discussions et de négociations. Le principe qui est évoqué est l’équité intergénérationnelle assurée par la pérennité du régime ainsi que la capacité de payer des contribuables qui, dans une grande majorité, n’ont pas de régimes de retraite.

Ce sont ces mêmes contribuables qui, durant des années, ont été pris en otage entre les élus et les syndicats, victimes collatérales de ces grèves. Ce sont eux qui ont dû subir l’augmentation des coûts des services, entre autres à cause de l’augmentation des coûts de main-d’œuvre. Ce dont nous avons été témoins mardi dernier, c’est de la réaction institutionnelle de ceux qui veulent protéger leurs privilèges à tout prix, même aux dépens de la pérennité du programme. Inutile de rappeler qu’en 2030, il n’y aura que 2,2 travailleurs pour chaque personne de 65 ans et plus.

Il faut absolument un changement de paradigme. La solution se trouve entre les mains de plus jeunes syndiqués. Ils doivent se faire entendre et forcer leurs aînés à s’asseoir à la table et à négocier de bonne foi, pour leur bien et celui de tous les Montréalais.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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