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Les années passent et se ressemblent

Comme l’an dernier, nous entendrons encore abondamment parler de politique, de stratégie électorale et de sondages, élection fėdérale oblige. Déjà, les rumeurs et les spéculations sur la date précise du scrutin ont commencé. Des élections hâtives au printemps, ou alors en automne? Vos prédictions sont aussi bonnes que les miennes. Cependant, il y a certains indices apparus cet été qui me font dire que les élections auront lieu à la date prévue dans la loi ėlectorale, soit le 19 octobre 2015.

La stratégie ėlectorale des conservateurs repose sur le bilan positif de quatre prioritės gouvernementales : la croissance économique et l’emploi, les ententes de libre-échange, la vente du pétrole provenant des sables bitumineux et un budget équilibré, préférablement accompagné de surplus. Trois de ces quatre priorités montrent cependant des signes de faiblesse.

La perspective de croissance économique pour 2015 est moyenne et la création d’emploi n’est pas au rendez-vous. Depuis l’élection de 2011, le Canada affiche la pire performance en matière de création d’emploi du G7. Le taux de chômage est de 7,1 %, un point plus élevé qu’aux États-Unis, le Canada n’ayant réussi à créer que 72 000 em­­-plois durant l’année. Le gouvernement, qui pensait déclencher l’élection notamment sur sa performance en création d’emploi, devra attendre le plus tard possible en espérant une éclaircie.

On se souvient qu’en octobre dernier, le premier ministre annonçait un accord historique de libre-échange avec l’Union européenne. Il ne restait que la ratification des 28 pays impliqués et certains aspects techniques et juridiques à régler. Nous apprenions cette semaine que l’Allemagne montrait des réticences importantes à l’égard d’une clause de protection juridique offerte aux investisseurs étrangers. L’Allemagne craint que les pays doivent modifier leur propre loi pour se conformer à cette clause, contrevenant ainsi à leur autonomie juridique. Est-ce que ce différend met en péril l’accord de libre-échange? Celui-ci est trop important pour ne pas résoudre cet important différend juridique, d’autant plus que cette même clause se retrouve dans le traité que négocie l’Europe avec les États-Unis. Mais il faudra du temps pour finaliser l’entente et faire réaliser à la population canadienne les bénéfices du traitė.

Troisième pilier de la stratégie économique du gouvernement, l’exportation du pétrole vers les États-Unis par l’oléoduc Keystone XL et vers l’Asie par le pipeline Northern Gateway. La valse-hésitation du président Obama et de son gouvernement ainsi que la décision unanime de la Cour suprême du Canada donnant plus de pouvoirs aux groupes autochtones sur leurs territoires sont des embûches majeures. Le temps devient, ici encore, un allié important.

Reste le dernier volet stratégique, soit le retour à l’équilibre budgétaire. À la fin juillet, le ministre des Finances, Joe Oliver, dans sa mise à jour économique, semblait avoir bon espoir de pouvoir réaliser cette promesse gouvernementale. Il laisse sous-entendre qu’il pourra même dégager des surplus, une première depuis 2007-2008, ce qui permettrait au gouvernement de réduire le fardeau fiscal des Canadiens. En cette année électorale, le gouvernement pourra non seulement se donner le crédit d’avoir réussi à bien gérer l’économie, mais aussi récolter les remerciements pour ses largesses.

Considérant le dépôt d’un budget au printemps, pourquoi ne pas prendre le temps de jouir du succès assuré du retour au déficit zéro? Selon ces indices, le gouvernement devrait nous plonger en élection en octobre 2015.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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