Les psychologues en milieu scolaire décrient l’inégalité salariale
Le syndicat qui représente les quelque 700 psychologues œuvrant dans le milieu de l’éducation au Québec dénonce l’écart salarial qui les sépare de ceux qui travaillent dans le système de santé.
Octroyée à partir de 2012, la prime obtenue par les psychologues du milieu de la santé visait à les encourager à demeurer dans ce secteur plutôt que d’aller travailler dans le système privé, où les salaires sont plus attrayants. Or, selon la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE), c’est maintenant le système de l’éducation qui manque de ressources, alors que des psychologues quittent le milieu pour aller travailler en santé.
«Nous avions déjà en éducation des difficultés à recruter et à garder des psychologues en poste, lance Johanne Pomerleau, présidente de la FPPE. C’était particulièrement difficile pour les quarts d’emploi qui ont la possibilité de travailler en santé ou dans le système privé. Cette prime-là est venue ajouter au problème.»
L’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) observe aussi la même tendance. La présidente, Rose-Marie Charest, juge que cela peut affecter les services rendus aux élèves.
«Les parents qui ont de l’argent vont aller faire évaluer au privé [s’il n’y a pas de psychologue disponible dans leur école]. Il n’est pas vrai qu’au Québec, un enfant qui n’a pas d’argent devrait avoir moins de services», laisse-t-elle tomber.
La FPPE organisera le dépôt de griefs syndicaux contre les commissions scolaires pour qu’elles accordent aux psychologues de l’éducation la même prime de 10% qui est versée à ceux qui travaillent en santé.
Selon Mme Pomerleau, la FPPE est bien consciente de la situation financière difficile des commissions scolaires, et avoue qu’il est peu probable que ces dernières bonifient leur salaire. Par contre, la FPPE entreprendra les démarches dans l’espoir d’augmenter la pression sur le ministère de l’Éducation, pour que celui-ci débloque les montants nécessaires.
«On le sait bien que les commissions scolaires n’ont pas l’argent pour octroyer cette prime. On ne veut pas que ce soit à elles de jouer avec leurs budgets pour pouvoir accorder une prime aux psychologues», dit-elle.
Selon le site Métiers Québec, qui se basait sur des données du Conseil du trésor, le salaire de base en 2011 pour un psychologue débutant sa carrière dans une commission scolaire était de 43 134$ par année. En revanche, il était de 63 440$ dans le secteur privé pour le même niveau d’expérience.